A l'Elysée, une priorité : conserver Taubira !

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Caroline Roux et B.B , modifié à
La ministre de la Justice met la pression pour faire passer sa réforme sur la justice des mineurs. L'Elysée ne s'inquiète pas pour autant.

"Le gouvernement s’était engagé à le faire au premier semestre 2015, je suis la première à déplorer que ce ne soit pas encore fait".  Christiane Taubira est en colère et menace même de quitter le gouvernement si son texte sur la justice des mineurs ne passe pas. Mais selon les informations d'Europe 1, à l’Elysée on joue l’apaisement. Et la priorité du président est simple : la ministre de la Justice doit rester en poste jusqu'à la fin du quinquennat.

"Elle a raison de défendre ses textes". On la donne partante tous les quatre matins, mais François Hollande ne veut pas entendre parler de son départ. L’argumentaire tient en trois points : Christiane Taubira a un bilan avec le mariage pour tous, elle est appréciée à gauche et c’est une ministre très politique qui peut parler de tout. D'ailleurs, quand il s'agit d'évoquer le petit coup de pression qu'elle vient de mettre à François Hollande et Manuel Valls, le discours est très bienveillant : "elle a su ne pas aller trop loin dans l’expression", explique par exemple un proche du président, quand un conseiller du palais estime même qu’"elle a raison de défendre ses textes, comme le font les autres ministres".

La justice des mineurs sur la table en 2016. La différence avec les autres ministres, toutefois, c'est que Christiane Taubira prend les Français à témoin des divergences au sommet de l’Etat. Mais la Garde des sceaux a droit à un traitement de faveur. Comme Laurent Fabius ou Jean-Yves Le Drian, elle est même une des rares à s’entretenir en tête-à-tête avec le président, une fois par mois. Son projet de loi sur la justice des mineurs sera donc engagé avant la fin du quinquennat. Mais pas avant 2016 car d'ici là, le Parlement est déjà débordé.

Quant à ceux qui expliquent ce report par la volonté d'éviter un sujet polémique avant les régionales, la réponse d’un conseiller du président tombe du tac au tac : "vous croyez que c’est mieux un an avant la présidentielle" ?