35 heures : Pour Aubry, "Mr Macron doit regarder les faits"

  • Copié
, modifié à
La maire de Lille comprend la fermeté de sa collègue parisienne, qui envisage d'attaquer en justice la loi Macron.
INTERVIEW

"Il est évident que je n'ai pas été entendue dans cette affaire par Emmanuel Macron. J'ai même été maltraitée". Anne Hidalgo est en colère. A tel point que la maire de Paris, envisage, selon les informations d’Europe 1, d’attaquer en justice la loi Macron. Samedi matin, Martine Aubry a assuré sur Europe 1 qu’elle comprenait la position de l’édile. Avant de tacler Emmanuel Macron sur les 35 heures.

"C’est incroyable de mettre autant de zones touristiques à Paris". Le travail dominical, la maire de Lille y est franchement opposée, et elle l’avait fait savoir dans une tribune publiée dans Le Monde, en décembre dernier. C'est une "régression pour notre société", estimait l'ancienne patronne du PS. Samedi, Martine Aubry, interrogée en direct de la braderie de Lille, a rappelé cet épisode : "j’avais fait un bras de fer pour que la gare de Lille ne soit pas dans la liste de ces zones touristiques. Anne Hidalgo a totalement raison ! C’est incroyable de mettre autant de zones touristiques à Paris. Cela revient à dire que tous les commerces vont pouvoir ouvrir dans tous les quartiers. Je pense aussi – au-delà du fait que l’on peut arrêter de consommer une journée par semaine – aux petits commerces, qui vont être très gênés."



Aubry : "Anne Hidalgo a totalement raison!" sur...par Europe1fr

 

"Je ne comprends pas les décisions qui ont été prises". Demande-t-elle à Emmanuel Macron de faire machine arrière ? "Non, car la loi a été votée…  Mais en termes d’application, Anne Hidalgo a raison pour Paris. Je connais bien Paris pour y avoir vécu 45 ans. Et je ne comprends pas les décisions qui ont été prises, et qui n’ont rien à voir avec le tourisme."

"Je ne suis pas sur la ligne Macron, mais..." Quant à l’hypothèse d’une remise en question des 35 heures, son bébé, avancée à demi-mots par Emmanuel Macron, Martine Aubry est aussi catégorique qu’énervée : "il faut rappeler la réalité des choses à ceux qui pensent qu’en travaillant moins, on gonflerait l’économie. Monsieur Macron, si c'est un économiste, doit regarder les faits. Il doit savoir qu’en 2002 - c’est-à-dire au début de l’application de la loi -, on travaillait deux milliards d’heure en plus et il y avait deux millions de personnes en plus qui travaillaient. Ce débat me fait rire à chaque fois…"

Et de conclure : "je ne suis pas sur la ligne Macron, mais je veux que le président réussisse ! Et pour moi, la meilleure manière de le faire, c’est de dire ce que je crois utile pour notre pays".