Raphaël Glucksmann remplacé à la tête du "Nouveau magazine littéraire"

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Le départ de Raphaël Glucksmann se fait sur fond de divergences avec le propriétaire du titre, Claude Perdriel. © JOEL SAGET / AFP
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avec AFP , modifié à
Raphaël Glucksmann cède sa place à Nicolas Domenach à la tête du "Nouveau magazine littéraire". L'essayiste en tient pour responsable ses critiques envers la politique gouvernementale.

Raphaël Glucksmann a quitté le Nouveau magazine littéraireaprès moins d'un an à sa tête et sera remplacé par Nicolas Domenach, sur fond de divergences avec le propriétaire du titre, Claude Perdriel, a annoncé l'essayiste vendredi, confirmant une information du Parisien.

L'essayiste évoque des raisons politiques. L'essayiste a affirmé sur sa page Facebook que ses critiques envers la politique d'Emmanuel Macron étaient à l'origine de son départ. "Aujourd'hui, chaque remise en cause d'Emmanuel Macron se voit vite accusée de 'faire le jeu des populistes'. (…) Plus encore que le journal, on m'a fait comprendre que ce sont ma personne, mes tweets, mes passages télés, mes posts Facebook qui posaient problème", affirme Raphaël Glucksmann, dans un texte qui sera publié la semaine prochaine dans le mensuel.

"Je serais 'wauquiezo-mélenchoniste' (sic). On me demanda de m'essayer à des louanges auxquelles je ne crois pas", regrette l'essayiste de 38 ans, ex-gérant d'une société de communication et ancien chroniqueur sur France Inter.

Le propriétaire se défend. "Cher Raphaël Glucksmann, je suis de gauche, mais pas comme vous", lui réplique Claude Perdriel, 91 ans, dans une "explication" qui doit être publiée simultanément. "Nous revendiquons pour ce magazine une indépendance totale vis-à-vis de tous les pouvoirs - financiers, politiques ou médiatiques -. (…) Il serait absurde, cher Raphaël, de croire que nous pouvons être pro-ou anti-Macron. Ce n'est pas notre affaire", souligne le président et fondateur du groupe qui édite les magazines Challenges et Sciences & Avenir, et ancien propriétaire du Nouvel observateur.

Domenach pour le remplacer. "Oui, nous pensons que certaines réformes sont à la fois courageuses, difficiles et plutôt positives", poursuit Claude Perdriel. Tout en ajoutant que Nicolas Domenach, qui a souvent exprimé "de justes, et parfois sévères, critiques sur la politique économique, sociale et fiscale du gouvernement", prendrait bientôt la direction du magazine. Celui-ci ouvre le journal de septembre avec une métaphore sur la catastrophe de Gênes, "tragédie symptomatique d'une époque où, plutôt que de construire et de renforcer des ouvrages d'art qui permettent la circulation des hommes et des idées, on élève des murs pour censément se protéger des barbares".

"Il faudra se battre désormais pour construire des ponts et abattre les murs qui partout gagnent", lance l'ex-directeur adjoint de la rédaction du magazine Marianne, 68 ans, sans faire référence explicitement à sa nomination.