Présidentielle : "Pour se forger une opinion, il ne peut pas y avoir 8, 9 ou plus de candidats sur un même plateau"

© JACQUES DEMARTHON / AFP
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A.D , modifié à
Pour Catherine Nayl, directrice générale adjointe chargée de l’information à TF1, seul un débat avec un nombre restreint de candidats permettra d'aller au fond des programmes.
INTERVIEW

La nouvelle a été officialisée mardi : TF1 diffusera le 20 mars à 21h un débat pour la présidentielle 2017 avant le premier tour. Seuls cinq candidats ont été invités à débattre : Marine Le Pen, Emmanuel Macron, François Fillon, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon. Une décision controversée. Catherine Nayl, directrice générale adjointe chargée de l’information à TF1 a expliqué ce choix au micro d'Europe 1.

"Concept TF1". TF1 a refusé la proposition de France 2 de faire débat commun. La chaîne publique se pliera donc à l'exercice un mois plus tard, en avril, avec l'ensemble des candidats déclarés. "C'est une émission sur laquelle nous travaillons depuis le mois de septembre, en ayant pris contact avec des candidats alors déclarés", indique Catherine Nayl. "C'est un concept TF1 avec des présentateurs TF1 (Anne-Claire Coudray et Gilles Bouleau, ndlr), un décor et un réalisateur TF1. Il ne s'agissait pas de faire une émission commune, concertée comme le débat d'entre deux tours à la primaire ou à la présidentielle. Il n'a jamais été question de la co-diffuser. Pour moi, il n'y a même pas débat, pardonnez-moi le jeu de mots."

"Compliqué d'aller au fond du programme". La directrice adjointe de TF1 comprend en revanche "que l'on puisse se poser la question" de savoir pourquoi seuls les cinq principaux candidats ont été invités. "Nous avons vu avec les débats des primaires, à droite et à gauche, comme il était compliqué pour les candidats, à sept, d'aller au fond de leur programme. Et nous étions à l'intérieur d'une même famille politique. Là, les candidats ont des visions très différentes. Nous estimons, même si tous les autres candidats auront bien évidemment la parole, que pour que les téléspectateurs puissent vraiment se forger une opinion, il ne peut pas y avoir 8, 9, 10,11 ou plus de candidats sur un même plateau", justifie-t-elle.

Le temps de l'équité... pas de l'égalité. Nicolas Dupont-Aignan a quant à lui appelé au boycott de TF1, estimant que le choix de TF1 "était extrêmement grave pour la démocratie". Catherine Nayl se défend de son côté en indiquant qu'elle n'a jamais boycotté Nicolas Dupont-Aignan. "Il était il y a moins de dix jours au journal de 20h pour parler de son programme. Tous les candidats ont accès à l'information de TF1. A un moment donné, nous pouvons aussi apporter à nos téléspectateurs des émissions conçues pour les éclairer", ajoute la directrice générale adjointe de TF1 qui assure que "l'équité des temps de paroles" sera respecté. "Le temps d'égalité, c'est 15 jours avant le premier tour".