France 3 dénonce les "commentaires haineux" laissés sous une vidéo sur les migrants

Une vidéo montrant l'arrivée de plusieurs migrants à Toulouse a déclenché un flot de messages haineux sur la page Facebook de la chaîne.
Une vidéo montrant l'arrivée de plusieurs migrants à Toulouse a déclenché un flot de messages haineux sur la page Facebook de la chaîne.
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Après la publication sur leur page Facebook d'une vidéo montrant l'arrivée de migrants, France 3 Midi-Pyrénées a essuyé un torrent de commentaires racistes.

Les articles concernant les migrants continuent de susciter leur lot de commentaires haineux. Jeudi matin, sur la page Facebook de France 3 Midi-Pyrénées, la publication d'une vidéo montrant l'arrivée à Toulouse de migrants en provenance de la "Jungle" de Calais a ainsi provoqué un "torrent de commentaires", dont "beaucoup donnent la nausée", estime Fabrice Valéry, rédacteur en chef chargé des éditions numériques de France 3 Midi-Pyrénées.  

Des accusations "insupportables". "L'État a toujours pas compris qu'on ne voulais pas d'eux*", écrit d'abord une internaute. "Tous ceux qui nous traitent de racistes vont faire une drôle de tête quand il y aura des viols et des attaques dans leur famille. Ils seront peut-être encore en train d'implorer 'pas d'amalgame'", répond une autre. Certains internautes prédisent une "invasion" et accusent ces migrants d'être des "terroristes" en puissance. Des accusations "insupportables" pour la chaîne. La rédaction a alors décidé d'écrire une tribune pour dénoncer ce flot de haine et de paranoïa

Une "haine irrationnelle". "La France est une terre d'asile", rappelle Fabrice Valéry. "Cette 'haine de l'autre' est irrationnelle. Elle ne repose sur rien d'autre qu'un sentiment. Peu importe comment on le nomme, 'de peur', 'd'insécurité'. Il est irrationnel", écrit la rédaction. "Ce ne sont pas 27 hommes, démunis de tout, qui vont changer la vie d'un quartier, d'une ville comme Toulouse. Ce ne sont pas 250 ou 270 personnes qui vont mettre en péril l'équilibre de notre région. Vous qui voyez dans ces images des violeurs ou des agresseurs, dites-vous qu'y figurent peut-être le médecin qui sauvera demain votre enfant ou le maçon qui construira votre maison !"

"Ne rien dire, c'était se rendre complices". Si la rédaction se refuse, au nom de la liberté d'expression, à fermer les commentaires sur sa page Facebook, elle estime ne pas pouvoir "laisser dire des choses fausses et laisser publier des propos insupportables (…) sans réagir". Comme leurs confrères de France 3 Nord-Pas-de-Calais en mai dernier ou de Nord Littoral en novembre 2015, la rédaction de France 3 Midi-Pyrénées a décidé d'écrire cette tribune, partagée vendredi matin près de 5.000 fois. Elle le sait, "la publication de cet article va déclencher de nouveaux commentaires haineux". Mais pour elle, "ne rien dire, c'était se rendre complices". 

*La graphie du message original a été respectée.