"Dans la tête des SS" : France 3 à la rencontre d'anciens nazis

Adolf Hitler, serrant la main à des SS, en 1937 à Berlin.
Adolf Hitler, serrant la main à des SS, en 1937 à Berlin. © AFP
  • Copié
G.P.
Le réalisateur Serge de Sampigny est allé recueillir les témoignages d'anciens SS, encore en vie, dans un documentaire qui mêle archives, interviews et récit historique.

Une véritable plongée dans l'abjection. Si le documentaire Dans la tête des SS, diffusé mercredi sur France 3 à 20h55, retrace avec précision le mode de fonctionnement de la Schutzstaffel jusqu'à la tombée du Troisième Reich, le programme marque surtout par sa capacité à détailler les méthodes d'endoctrinement du régime totalitaire.

La fascination du statut. Pendant 106 minutes, Serge de Sampigny raconte l'histoire de la Schutzstaffel (SS), avec l'aide d'images d'archives et les témoignages d'anciens SS. Plus qu'Hitler, il est donc question d'Heinrich Himmler (chef de la SS), et de sa capacité à tenir les hommes sous son commandement. Le documentaire met notamment en lumière le pouvoir de fascination du statut SS exercé sur les gens à l'époque, qu'ils soient parents ou enfants.

Mais surtout, l'équipe du documentaire a retrouvé une vingtaine d'anciens SS. Certains ont refusé de parler, d'autres ont accepté. Parmi ces anciens nazis, on retrouve aujourd'hui un pasteur ou encore un militant politique en faveur de la démocratie. Comme le relève le documentaire, la plupart des SS passeront entre les mailles du filet de la justice à l'issue de la guerre.

Des témoignages glaçants. Mais pour de nombreux SS, l'idéologie nazie est restée ancrée au plus profond de leur réflexion. "Beaucoup d'entre eux, des nostalgiques, rejoindront les associations des vétérans de la Wafen SS", explique ainsi le documentaire.

Serge de Sampigny et ses équipes ont ainsi interviewé Fernand Kaisergruber, Egon Kuhn, Kurt Barckhausen ou encore Herbert von Mildenburg. Tous d'anciens SS. Herbert von Mildenburg est sans doute celui dont le témoignage est le plus glaçant, tant il reste convaincu par les thèses de l'époque. Face à la caméra, il n'hésite pas à évoquer Adolf Hitler en le désignant comme "l'homme de sa vie", et désigne Heinrich Himmler comme "un homme propre qui voulait le meilleur pour le peuple allemand".

Endoctrinés dès le plus jeune âge dans une spirale de haine envers les juifs, ces hommes, aujourd'hui âgés, refusent de renier leurs actes pendant la guerre. "Je ne doute pas un seul instant que si c'était à refaire, je ferais exactement le même chemin", lance ainsi Fernand Kaisergruber aux journalistes venus l'interroger. L'horreur, jusqu'au bout.