Conflit commercial avec Canal+ : "On reçoit des messages de gens désespérés parce qu'ils ne peuvent plus voir TF1"

Régis Ravanas, directeur général adjoint Publicité et Diversification du groupe TF1, était l'invité d'Europe Soir lundi.
Régis Ravanas, directeur général adjoint Publicité et Diversification du groupe TF1, était l'invité d'Europe Soir lundi. © EUROPE 1
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T.M. , modifié à
Régis Ravanas, directeur général adjoint Publicité et Diversification de TF1, a déploré lundi dans Europe Soir l'impact sur les téléspectateurs du conflit commercial avec Canal+.
INTERVIEW

La guerre continue entre TF1 et Canal+. Alors que le groupe de Vincent Bolloré a interrompu jeudi soir la diffusion des chaînes de TF1, Régis Ravanas, directeur général adjoint Publicité et Diversification de la première chaîne, appelle sur Europe 1 à régler le conflit dans les jours qui viennent. Sans pour autant transiger. "Cette situation n'est bonne pour personne, et certainement pas pour les téléspectateurs", reconnaît-t-il lundi dans Europe Soir. "On reçoit des messages de gens désespérés parce qu'ils ne peuvent plus voir le journal de Jean-Pierre Pernaut ou 'The Voice'", affirme-t-il encore.

"On veut que les téléspectateurs puissent voir nos programmes". "Ce qu'on veut, c'est que les téléspectateurs puissent voir nos programmes, y compris la Coupe du monde de foot", explique Régis Ravanas, alors que Maxime Saada, directeur général du groupe Canal+, avait indiqué plus tôt dans Village médias, toujours sur Europe 1, qu'il était "hors de question" pour son groupe de remettre le signal sans accord. "Il est très clair pour nos abonnés, qui nous soutiennent, qu'il n'est pas question pour eux de payer pour une chaîne gratuite", avait-il tonné.

Entendu sur europe1 :
On ne peut pas laisser dire que les programmes du groupe TF1 sont gratuits pour les abonnés de Canal+

Les téléspectateurs "pris en otage". "On ne peut pas laisser dire que les programmes du groupe TF1 sont gratuits pour les abonnés de Canal+. C'est faux, ils payent pour ça", répond Régis Ravanas. "Aujourd'hui, lorsqu'ils ne les reçoivent plus, est-ce qu'ils peuvent se désabonner ? Non. Ils sont pris en otage", dénonce-t-il.

Pour les opérateurs, "pas de raison que ce soit gratuit". "Pour les opérateurs, qui créent des revenus grâce à ces programmes, il n'y a pas de raison que ce soit gratuit, au contraire", poursuit le directeur général adjoint de TF1, qui s'est mis en tête, depuis juillet 2016, de faire payer une redevance aux opérateurs qui transmettent son signal. "Nous ne demandons pas quelques dizaines de millions d'euros", certifie-t-il, contredisant une nouvelle fois les propos de son homologue, qui évoquait en matinée des montants de l'ordre de "20, 30, 40 millions d'euros".

Entendu sur europe1 :
J'espère que chez Canal, on reviendra à la raison dans les jours qui viennent

Appel à la raison. L'impact s'est en tout cas déjà fait sentir sur les audiences de TF1, dès le "JT" du vendredi, (22,4% de part d'audience) doublé par celui de France 2 (26,1%). Un phénomène qui s'est répété samedi mais pas dimanche soir. Par ailleurs, le télé-crochet The Voice a perdu 4,4 points de part d'audience (26%). Des pertes compensées par les audiences faites via l'application, qui ont "explosé", selon Régis Ravanas, et que Médiamétrie ne prend pas en compte. Et Régis Ravanas de conclure : "J'espère que chez Canal, on reviendra à la raison dans les jours qui viennent".

 

Qui se fait la guerre autour des programmes de TF1 ?