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Pour la première fois, Vladimir Poutine est reçu lundi par Emmanuel Macron à l’occasion d'une exposition consacrée à Pierre le Grand. Au micro d'Europe 1, l'ambassadeur Alexandre Orlov veut y voir un premier pas vers un rapprochement.
INTERVIEW

Emmanuel Macron reçoit lundi en grande pompe Vladimir Poutine à Versailles. Une rencontre qui pourrait marquer un réchauffement dans les relations franco-russes qui s'étaient tendues dans les derniers mois de la présidence de François Hollande. "Il faut s'attendre à des sourires. Je crois que l'on a une journée très importante, puisque c'est la première fois que les deux présidents vont se rencontrer, et je crois que beaucoup de chose pour l'avenir vont dépendre, comme toujours dans la vie, de la première rencontre", souligne au micro d'Europe 1 Alexandre Orlov ambassadeur de la Fédération de Russie en France.

"Faire un petit bout de chemin". Une visite qui peut "commencer à dissiper cette méfiance qui s'est accumulée ces dernières années. En quelques heures on peut déjà faire un petit bout de chemin", veut croire le diplomate, rappelant qu'à la fin du mandat de François Hollande, "les relations ont commencé à être froides". "Cette froideur ne vient pas de nos relations bilatérales, mais appartient aux crises extérieures comme la Syrie et l'Ukraine", estime-t-il.

Marine Le Pen, favorite de Vladimir Poutine ? Alors qu'Emmanuel Macron avait dénoncé pendant sa campagne, "la fascination délétère pour la Russie de certains candidats", visant explicitement François Fillon et Marine Le Pen, la présidente du FN est apparue comme la candidate favorite du Kremlin, étant même reçue par Vladimir Poutine. "Emmanuel Macron n'a pas demandé à être reçu", balaye Alexandre Orlov. "On a donné nos pronostics, nos analyses, et elles disaient bien que Marine Le Pen, avec toute la sympathie que l'on peut avoir pour elle, ne pouvaient pas être présidente", assure-t-il.

Un Macron libéral face à une Russie conservatrice. "Il est vrai que les valeurs ne sont peut-être pas tout à fait les mêmes. Les valeurs du président Macron sont libérales, tandis que les valeurs de la Russie d'aujourd'hui sont plutôt conservatrices. Mais ce n'est pas une raison pour se faire la guerre, on a le droit d'avoir ces valeurs", conclut Alexandre Orlov.