Tourisme : l'Iran, une destination qui séduit de plus en plus

 La tour Azadi, tour de la liberté,  est l'un des symboles de la ville de Téhéran.
La tour Azadi, tour de la liberté, est l'un des symboles de la ville de Téhéran. © AFP
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Depuis deux ans, le pays est devenu une destination de plus en plus demandée. La levée des sanctions va encore accélérer le développement du secteur.

L’Iran, future nouvelle destination des Européens ? Depuis le 16 janvier dernier, Washington et l'Union européenne ont commencé à lever leurs sanctions sur le pays, ouvrant la voie à de nouveaux partenariats économiques. Parmi les priorités du gouvernement du président Hassan Rohani figure le développement du tourisme.

Une priorité établie bien avant que l’accord sur le nucléaire ne soit signé. Depuis le départ de l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad, en 2013, – et dont le mandat a été marqué par son opposition aux Etats-Unis et la poursuite du programme nucléaire iranien – le pays n’a eu de cesse de cultiver l’image d’un pays aux nombreux attraits culturels et naturels.

Plus 80% de demandes de visas. Les demandes de visas de Français auprès de l’ambassade d’Iran à Paris ont augmenté de 80% entre 2013 et 2014, et ont connu la même augmentation entre 2014 et 2015. « Cela fait un certain nombre de mois que l’on observe un flux croissant de touristes en Iran : des Français, des Européens et même des Américains », souligne Michel Makinsky, chercheur associé à l’institut Prospective & Sécurité en Europe et spécialiste de l’Iran.

"Le gouvernement a fait, du développement des infrastructures hôtelières, sa priorité. On le voit déjà avec l’arrivée de grands groupes comme Accor, par exemple", poursuit le spécialiste. Toutes les infrastructures qui touchent de près ou de loin au tourisme devraient connaître une forte expansion dans les prochaines années. "ADP a reçu des demandes pour moderniser des aérogares, car le trafic aérien va se développer. Même chose pour le trafic portuaire", détaille Michel Makinsky. Air France s’apprête d’ailleurs à ouvrir, en avril, une liaison Paris-Téhéran.

La facilitation des flux bancaires. Et la levée des sanctions de Washington et de l’Union européenne sur Téhéran va accélérer encore cette dynamisation du secteur. "Il va y avoir un fort impact sur les flux bancaires. Aujourd’hui, il est quasiment impossible de verser de l’argent, depuis la France, à une agence de voyage en Iran", cite comme exemple le chercheur, précisant qu’un système de messagerie financière – entre les établissements bancaires - devrait voir le jour en Iran dans les prochains mois.

Les tours opérateurs préparent le terrain. Les entreprises de tourisme françaises, elles aussi, s’adaptent à cette nouvelle demande. Depuis un peu plus d’un an, tous les grands opérateurs travaillent sur leurs circuits en Iran. Chez Voyageurs du monde, par exemple, "il ne se passe pas une journée sans qu’un client ne s’inscrive pour partir à Téhéran", confie Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du monde. Le spécialiste du tourisme haut de gamme explique avoir emmené 400 Français en Iran l’an dernier et table sur plus du double – environ 1.000 - pour l’année à venir.

Un pays sûr au Moyen-Orient. Mais la levée des sanctions et le changement de président ne sont pas les seules raisons de l’intérêt grandissant des touristes. Le contexte politique de la région favorise le pays. L’Iran offre une plongée dans la culture orientale, sans les risques que présentent ses voisins. "C’est une destination sûre, dans un Moyen-Orient agité. Il n’y a pas de risque d’attentat là-bas", souligne Michel Makinsky, contrairement à la Syrie, la Turquie ou encore l’Egypte. Un point de vue partagé par Jean-François Rial : "l’Iran est une très bonne alternative au reste du Moyen-Orient qui plaît aux Français".