À bord du ferry "Norman Atlantic" : "Nous avons très peur"

© AFP
  • Copié
Martin Feneau et Pauline Jacquot avec , modifié à
TÉMOIGNAGE E1 - Jean-Philippe Demarc, un des passagers qui restent sur le navire, a pu décrire la situation à bord, par téléphone, au micro d'Europe 1.

Comment le Norman Atlantic s'est-il retrouvé en perdition au milieu de l'Adriatique ? Le ferry faisait route avec 478 personnes à son bord depuis Patras en Grèce vers Ancône en Italie. Un incendie s'est semble-t-il déclaré dans le garage du ferry pendant la nuit de samedi à dimanche, avant de se propager et d'atteindre les cabines à l'étage et même le pont. C'est là que les passagers se sont réfugiés depuis cinq heures dimanche matin, en attendant les secours.

>> LIRE AUSSI - Sauvetage difficile d'un ferry en feu au large de la Grèce, un mort

>> Jean-Philippe Demarc, un des passagers de l'embarcation, a pu décrire cette situation par téléphone, au micro d'Europe 1.

ferrypar Europe1fr

"Le bateau a l'air de tenir". "Nous avons peur, très peur. Nous sommes frigorifiés, nous sommes très très fatigués", confie-t-il. "Nous nous sommes procurés une couverture et nous essayons tous de nous mettre côte à côte pour nous réchauffer", raconte le naufragé. "J'ai peur de brûler parce que j'ai horreur du feu. Le bateau a l'air de tenir, tout à l'heure il penchait dangereusement sur le côté".

"Des mécaniciens seraient morts". Quand l'incendie s'est déclaré, Jean-Philippe se trouvait "dans le dortoir" du bateau. "On a entendu des grands coups, donc ça m'a réveillé. Ensuite on a commencé à voir de la fumée partout. Tout le monde se suivait à la queue leuleu et on s'est tous retrouvé sur les ponts extérieurs. Depuis, les femmes et les enfants ont été hélitreuillés vers un autre bateau", rapporte-t-il. "D'après ce que l'on sait, il y a des mécaniciens qui seraient morts et des passagers qui étaient en cabine qui n'ont pas pu sortir. Je pense que le bateau était trop chargé. Il était vraiment plein, au maximum", estime-t-il. "D'après moi, le feu a pris dans la salle des machines, il n'y a pas de mouvements de panique. Personne n'a vraiment l'esprit à ça : parce que l'on tient à notre vie".