Syrie : les forces prorégime poursuivent leur déploiement dans une enclave kurde

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avec AFP , modifié à
De nouvelles forces pro-régime sont entrées mercredi dans l'enclave kurde d'Afrine pour soutenir les milices locales face à l'offensive turque.

De nouvelles forces pro-régime sont entrées mercredi dans l'enclave kurde d'Afrine pour soutenir les milices locales face à l'offensive turque contre cette région du nord-ouest de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et des médias officiels.

Ce nouveau déploiement intervient au lendemain de l'arrivée de plusieurs convois des "forces populaires" à Afrine, dans le cadre d'un accord avec les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde, visant à "protéger" cette enclave, selon l'OSDH et des responsables kurdes. "Des dizaines de combattants fidèles au régime sont entrés dans la région d'Afrine", mercredi, a indiqué le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane.

La milice kurde, considérée comme "terroriste" par Ankara. Ankara qui a lancé le 20 janvier l'opération "Rameau d'Olivier" contre cette enclave a dit considérer comme "cible légitime" tout groupe qui viendrait en aide aux YPG, une "organisation terroriste" selon elle. Peu après leur arrivée mardi à Afrine, les premiers éléments des forces pro-régime ont été visés par l'artillerie turque, selon l'agence officielle syrienne Sana. Sana a par ailleurs rapporté mercredi que "de nouvelles unités des forces populaires sont arrivées à Afrine pour soutenir ses habitants face à l'agression du régime turc (...)". Les médias officiels syriens qualifient les combattants prorégime de "forces populaires" tandis que les YPG évoquent des "unités miliaires" envoyées par le gouvernement syrien pour se déployer le long de la frontière avec la Turquie.

112 civils tués. Selon l'OSDH, les troupes turques et les groupes rebelles syriens alliés d'Ankara ont conquis depuis le 20 janvier 49 localités dans la zone frontalière, sans pouvoir percer en profondeur. "Comme nous agissons pour éviter de mettre en danger nos forces de sécurité et en tenant compte des civils, il peut sembler que nous avançons lentement", a convenu mardi le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Quelque 205 combattants pro-Ankara et 209 membres des YPG ont été tués depuis le début de l'opération, selon l'OSDH, qui fait aussi état de 112 civils tués, ce qu'Ankara dément.