Le Drian : le Charles-de-Gaulle "opérationnel" lundi pour "anéantir totalement" Daech

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G.S. , modifié à
Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, était dimanche l'invité du Grand rendez-vous. 
INTERVIEW

Le groupe aéronaval français qui fait route vers la Syrie, dont le Charles-de-Gaulle, "sera opérationnel", "en mesure d'agir dès demain (lundi)", a indiqué dimanche Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, invité du Grand rendez-vous. Le but : "anéantir l'Etat islamique totalement". Mossoul, lieu de décision politique de Daech, et Rakka, doivent être "frappées" tout comme l'ensemble des lieux "de décisions et d'entrainement" ainsi que les ressources pétrolières du groupe terroriste. Il faut "frapper Daesh globalement", martèle Jean-Yves Le Drian.

"Une guerre hybride mondiale". Contre qui fait-on la guerre précisément ? "C'est la première fois que nous sommes confrontés à une ennemi à deux têtes. L'Etat islamique, c'est d'abord cet Etat apocalyptique, terroriste, en construction, avec une armée, qui perçoit un impôt, une administration, qui veut étendre son territoire. Et il y a d'autre part un mouvement terroriste international, émanation de l'Etat islamique, et qui veut frapper le monde occidental. Il y a deux dimensions et donc deux guerres différentes dans une seule guerre. Il y a la guerre de l'ombre. Il faut traquer les terroristes. Et en même temps, il faut frapper au cœur, dans le champs de bataille, au Levant, pour anéantir cet Etat. C'est une guerre hybride mondiale". Jean-Yves le Drian le rappelle, d'ailleurs : "ce n'est pas uniquement la France qui est visée. Il y a eu des attentats en Egypte, en Tunisie, en Russie, en Arabie, avec pour origine Daesh".

Reparler à Bachar : "pas à l'ordre du jour".  Va-t-on de nouveau renouer le contact avec Bachar Al-Assad, pour combattre l'Etat islamique ? "Parler avec les services de renseignements de la Syrie n'est pas à l'ordre du jour", assure le ministre. Quitte à se fâcher avec les Russes ? "La position des Russes a bougé. On ne l'a pas totalement mise en valeur. Ils ont été violemment frappés par Daesh. En outre, les Russes s’aperçoivent qu'il y a beaucoup de russophones parmi les terroristes. Enfin, ils se sont rendus compte que l'armée de Bachar Al-Assad est devenue très faible et moins en mesure de protéger leurs intérêts, le port de Tartous notamment. Désormais, la Russie frappe de manière très significative les positions de Daesh", détaille Jean-Yves Le Drian.

"Une victoire passe par une présence au sol". Comment va désormais s'organiser l'action française ? "Il faut du temps, des frappes, et des troupes au sol. Une victoire passe nécessairement par une présence au sol. Cela peut être les Kurdes, l'armée syrienne libre", détaille le ministre. Et des Français ? "On a pas envisagé cette hypothèse pour l'instant", indique le ministre.