Syrie : au moins 7.000 morts en 2015 dans les hôpitaux MSF

Jason Cone, directeur de Medecins Sans Frontieres.
Jason Cone, directeur de Medecins Sans Frontieres. © Andrew Burton / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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C.C avec AFP , modifié à
Ces morts ont été recensées dans les seules structures sanitaires soutenues par Médecins sans frontières (MSF) en Syrie.

Sept mille morts et près de 155.000 blessées ont été enregistrés en 2015 du fait de la guerre en Syrie dans les seules structures sanitaires soutenues par Médecins sans frontières (MSF), selon un rapport de l'ONG publié jeudi.

Pics préoccupants de décès et de blessés. Un tel bilan est "particulièrement préoccupant" car "les 70 hôpitaux et centres de traitement de fortune bénéficiant d'une aide régulière de la part de MSF ne représentent qu'une petite part des structures médicales en Syrie", note l'organisation non gouvernementale. Femmes et enfants représentent 30% à 40% des victimes, "laissant présager que les zones habitées par des civils ont constamment été la cible de bombardements aériens ou d'autres types d'attaques", relève MSF. 

Infrastructures sanitaires décimées. Selon le rapport, 94 frappes aériennes et tirs de roquette ont en outre touché 63 structures soutenues par MSF, conduisant à la destruction totale de 12 d'entre elles, alors que 81 membres du personnel médical ont été tués ou blessés. "Après cinq ans de guerre en Syrie, les infrastructures sanitaires sont décimées", constate l'ONG. Lundi, des tirs de missiles ont encore visé cinq établissements médicaux, dont un soutenu par MSF, et deux écoles à Alep et Idlib, dans le nord du pays, faisant près de cinquante morts et de nombreux blessés, selon l'ONU.

Violation du droit international humanitaire. Dans son rapport, MSF pointe également quatre attaques dites à "double impact", qui frappent des secouristes ou des structures sanitaires peu de temps après une première attaque, alors que ceux-ci arrivent sur place ou que les blessés se rendent dans un centre de santé. "L'obligation de protéger les civils contre les violences de guerre n'est pas respectée", alors qu'écoles, cliniques, mosquées et places de marché sont "délibérément" visées, ce qui constitue "une violation du droit international humanitaire", s'insurge MSF.