Syrie : Assad, un interlocuteur incontournable ?

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Didier François et Noémi Marois , modifié à
INTERNATIONAL - La déclaration de l'Américain John Kerry en faveur d'une solution politique en Syrie souligne l'impasse dans laquelle se trouvent actuellement les Occidentaux.

La real politik. Voilà à quoi se résignent les Etats-Unis face au conflit syrien qui a déjà fait plus de 200.000 victimes. Alors que depuis quatre ans ils martelaient que le départ de Bachar El-Assad était une condition sine qua non à la fin de cette guerre, le secrétaire d'Etat John Kerry a déclaré que son pays était prêt à négocier avec le président syrien. Une proposition qui souligne l'impasse dans laquelle se trouve les occidentaux face à ce conflit.

Une solution "politique". Comment prendre en compte la réalité du terrain, après quatre années de combats terribles ? Voilà ce que demandent les Etats-Unis aux états de la coalition qui participent actuellement au conflit en Syrie et  en Irak. Alors que courant 2015 pourrait se tenir une nouvelle conférence de paix à Genève, John Kerry, secrétaire d'Etat américain, a affirmé dimanche qu'"au final, il faudra négocier" et que "la solution" ne pouvait "être que politique". Le 13 février dernier déjà, le médiateur de l'ONU, Staffan de Mistura, avait déclaré que Bachar Al-Assad "faisait partie de la solution". 

Une opposition peu fiable. En plus de l'option de l'intervention militaire terrestre définitivement écartée, les occidentaux ne peuvent pas vraiment s'appuyer sur l'opposition syrienne dite "modérée". Cette dernière est en effet particulièrement divisée sur le terrain. Élu en janvier, Khaled Khoja, le nouveau chef de la coalition nationale syrienne, tente cependant de relancer le processus d'union en discutant avec la coalition et le Comité de Coordination nationale pour les forces du changement démocratique (CCND), opposition de l'intérieur, tolérée par le régime de Damas.

Une victoire pour Bachar Al-Assad. Le régime de Bachar Al-Assad qui a utilisé des armes chimiques contre son peuple, a aussi laissé se développer les groupes islamistes les plus radicaux pour affaiblir son opposition. Il n'en demeure pas moins que ce régime criminel, avec l'aide de l'Iran et de la Russie, a remporté une bataille. 

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