Pour Cécile Duflot, la crise migratoire est d'abord "une crise de l'accueil"

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Romain David , modifié à
Pour la nouvelle directrice générale d’Oxfam, la crise migratoire masque la crise politique qui agite les pays européens.
INTERVIEW

L'Union européenne reste à ce stade incapable de s’entendre à l'échelle des 28 sur la gestion des migrants qui franchissent ses frontières. Pour Cécile Duflot, nouvelle directrice générale d’Oxfam, la crise migratoire trahit surtout "une crise de l'accueil". Elle estime que cette crise "est bien davantage politique que réelle". "La question des migrations est un peu l'otage du débat politique", ajoute-t-elle au micro d'Europe 1.

"Une question temporaire". "L'immense majorité des réfugiés aujourd'hui sont syriens, et pour une immense majorité de ces Syriens, ils fuient la guerre, les bombardements, la mort, les massacres, mais ils n'ont pas spécialement envie de rester durablement en Europe", développe l’ancienne ministre de François Hollande. Par conséquent, "la question de l'asile peut être une question temporaire".

Une proportion de migrants "très limitée" par rapport à la population européenne. "La France et d'autres pays d'Europe n'assument pas leur part de cet accueil", tacle-t-elle, dénonçant "des situations absurdes et inhumaines" à propos des navires d'aide aux migrants  abandonnés à leur sort en Méditerranée, comme l'Aquarius ou le Lifeline. "Le pourcentage de réfugiés sur l'ensemble de l'Europe, c'est l'équivalent de six personnes pour une ville comme Rennes", veut rappeler Cécile Duflot. "La proportion est vraiment très limitée".