Petits-enfants d'immigrés : les Suisses consultés sur la simplification de la naturalisation

Affiche des opposants à la naturalisation des petits-fils d'immigrés suisses montrant une femme vêtue du niqab avec ce slogan : "Naturalisations incontrôlées ? NON".
Affiche des opposants à la naturalisation des petits-fils d'immigrés suisses montrant une femme vêtue du niqab avec ce slogan : "Naturalisations incontrôlées ? NON". © AFP
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avec AFP
Ce dimanche 12 février, les Suisses votent pour dire s'ils veulent simplifier la procédure de naturalisation des petits-enfants d'immigrés, une mesure contestée par la droite populiste qui craint qu'à l'avenir trop de musulmans obtiennent la nationalité suisse.

La naturalisation des petits-fils d'immigrés est mise aux voix en Suisse, ce dimanche 12 février. Le vote d'aujourd'hui concerne la simplification des procédures de naturalisation.

25.000 personnes concernées. Le projet du gouvernement vise à accélérer la procédure d'attribution de la nationalité suisse aux petits-enfants d'immigrés, mais elle exclut toute acquisition automatique de la nationalité.

Quelque 25.000 petits-enfants d'immigrés, en majorité originaires d'Italie, mais aussi de Turquie et des Balkans, pourraient dans l'immédiat bénéficier de cette procédure simplifiée dans un pays qui compte environ 8 millions habitants. En outre, au cours des dix prochaines années, quelque 2.300 jeunes seraient aussi concernés, selon le gouvernement. Pour le gouvernement, "ces jeunes étrangers ont passé toute leur vie en Suisse et doivent donc pouvoir acquérir plus facilement la nationalité": "leur patrie est la Suisse".

Une majorité des votes et des cantons nécessaires pour l'adoption du texte. Pour que cet arrêté fédéral soit adopté, il faut la majorité des votants et la majorité des 26 cantons composant la Suisse. Un très grand nombre des Suisses, appelés à se prononcer plusieurs fois par an lors de référendums, ont déjà voté par correspondance dans les deux à trois semaines précédant l'élection, mais les bureaux de vote sont généralement ouverts le dimanche entre 10H00 et 12H00. 

Une majorité du Parlement soutient le projet. Mais des élus de l'UDC (Union démocratique du centre, parti disposant du plus grand nombre de députés à la Chambre basse) ont mis en garde les Suisses contre "la surpopulation étrangère etv l'augmentation massive notamment du nombre de musulmans". "Dans une, dans deux générations, qui seront-ils, ces étrangers de la 3ème génération? Ils ne seront plus guère Italiens, ni Espagnols, ni Portugais", a expliqué le député UDC Jean-Luc Addor, également co-président du comité contre la naturalisation forcée.

Le "Oui" l'emporterait avec 66%. Selon le dernier sondage publié le 1er février par l'institut gfs.bern, le "oui" l'emporterait à 66%, contre 31% de "non", avec 3% d'indécis. Un autre sondage publié le même jour par le groupe de presse Tamedia donne le "oui" vainqueur à 55%, contre 44% de refus. Toutefois, les surprises électorales ne sont jamais exclues en Suisse. En 2009, les sondages avaient échoué à prédire l'acceptation de la proposition de l'UDC d'interdire la construction de minarets en Suisse.

la limite de demande de la nationalité suisse fixée à 25 ans. Si la mesure est acceptée, les conditions de naturalisation resteront inchangées : le candidat doit maîtriser une des quatre langues nationales (allemand, italien, français et romanche) et respecter les lois et les valeurs fondamentales de la Constitution. Le candidat doit être né en Suisse et y avoir fréquenté l'école pendant au moins cinq ans, être âgé de 25 ans au maximum. L'un de ses deux parents doit en outre avoir vécu 10 ans en Suisse et y avoir fréquenté l'école pendant au moins cinq ans. Enfin, un de ses grands-parents doit avoir eu un permis de séjour en Suisse ou y être né. La limite de candidature fixée à 25 ans coïncide avec l'âge au-delà duquel un Suisse échappe au service militaire obligatoire.