Nigeria : au moins 70 morts dans un camp de déplacés après une frappe accidentelle de l'armée

L'armée nigériane a tué par erreur des dizaines de personnes, mardi.
L'armée nigériane a tué par erreur des dizaines de personnes, mardi. © ISSOUF SANOGO / AFP
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avec AFP , modifié à
Un avion de l'armée de l'air nigériane a bombardé par erreur un camp de déplacés dans le nord-est du pays. Six employés de la Croix-Rouge nigériane sont morts.

Au moins 70 personnes, dont six humanitaires de la Croix-Rouge locale, ont été tuées lorsqu'un avion de l'armée de l'air nigériane a bombardé par erreur un camp de déplacés dans le nord-est du Nigeria, d'après un communiqué du CICR. Les frappes aériennes ont eu lieu vers 9h (à Paris) à Rann, dans le nord de l'Etat du Borno, épicentre de l'insurrection des islamistes du groupe Boko Haram, alors que les humanitaires distribuaient de la nourriture aux déplacés forcés de fuir les violences. Aucun bilan officiel n'était disponible mardi soir, mais un officier supérieur nigérian a confirmé qu'il y avait "énormément" de victimes.

Une opération qui visait initialement Boko Haram. Le général Lucky Irabor, qui commande les opérations militaires contre le groupe djihadiste Boko Haram, a affirmé que l'aviation avait reçu des informations faisant état de regroupements de "terroristes de Boko Haram" dans la région de Kala-Balge. "J'ai ordonné à l'aviation d'intervenir pour résoudre le problème. La frappe a été menée, mais malheureusement il s'est avéré que des habitants ont été touchés", a-t-il ajouté lors d'un point de presse.

Un conflit meurtrier depuis huit ans. Le président nigérian Muhammadu Buhari a déclaré dans un communiqué qu'il avait appris avec "une profonde tristesse" ce bombardement qu'il qualifie de "regrettable erreur opérationnelle", tout en appelant les populations au calme. Ce bombardement survient alors que l'armée nigériane a revendiqué de nouvelles victoires contre la filiale du groupe État islamique en Afrique de l'Ouest, dont les combattants sont peu à peu chassés des territoires qu'ils avaient conquis dans l'Etat du Borno. Le mois dernier, l'armée a déclaré que le conflit entrait dans sa phase finale après presque huit années de violence qui ont fait au moins 20.000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés.