Netanyahu défend à nouveau la loi sur Israël "État nation du peuple juif"

Benjamin Netanyahu a réaffirmé son soutien à la loi controversée.
Benjamin Netanyahu a réaffirmé son soutien à la loi controversée. © GALI TIBBON / AFP
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avec AFP
Selon Benjamin Netanyahu, cette loi aiderait notamment à empêcher les Palestiniens et les migrants illégaux de demander la nationalité israélienne.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a défendu une nouvelle fois dimanche une loi controversée définissant Israël comme "l'État-nation du peuple juif", au lendemain d'une manifestation massive de la communauté druze et de leurs sympathisants à Tel-Aviv. La nouvelle législation, intégrée aux lois fondamentales qui font office de Constitution en Israël, a été critiquée par diverses communautés et l'opposition depuis son adoption le 19 juillet.

Assurer "le futur" d'Israël. Selon Benjamin Netanyahu, cette loi aiderait à empêcher les Palestiniens et les migrants illégaux de demander la nationalité israélienne. "La loi État-nation empêche, par exemple, l'exploitation de la clause de regroupement familial, qui a permis à de nombreux, nombreux Palestiniens d'être absorbés par le pays", a-t-il dit à l'ouverture du conseil des ministres. "Elle nous permettra aussi de bloquer l'entrée future des travailleurs immigrés." Le Parlement israélien a été convoqué le 8 août pour une séance extraordinaire sur cette loi, à la demande de 52 députés d'opposition (sur un total de 120), selon lesquels les débats seront centrés sur "les atteintes aux valeurs d'égalité et de démocratie".

"L'État d'Israël est l'État national du peuple juif. Israël est un État juif et démocratique", a martelé Benjamin Netanyahu, précisant que les "droits individuels" étaient déjà garantis par "de nombreuses lois". "Personne n'a porté atteinte - et personne n'a l'intention de nuire - à ces droits individuels, mais sans la loi État-nation, il sera impossible d'assurer pour les générations (à venir) le futur d'Israël en tant qu'État national juif", a-t-il poursuivi. La semaine dernière, Benjamin Netanyahu était déjà monté au créneau pour défendre la loi, qui déclare que l'établissement de "localités juives relève de l'intérêt national" et confère aux juifs le droit "unique" à l'autodétermination en Israël.

Protestation des druzes. Dimanche, le Premier ministre a évoqué le "lien étroit" entre l'État hébreu et la communauté druze, pour qui cette loi fait d'eux des citoyens de seconde classe. Il a annoncé la formation d'un comité ministériel spécial pour renforcer ces relations. Samedi, quelque 50.000 personnes, selon les médias israéliens, ont participé à une manifestation dénonçant la nouvelle législation. La minorité druze (130.000 personnes vivant principalement dans le nord d'Israël) a demandé à la Cour suprême de statuer sur ce texte législatif. Les druzes, qui parlent l'arabe et professent une foi issue d'un islam très hétérodoxe, effectuent leur service militaire obligatoire et servent dans l'armée israélienne.