L'UE et le Japon signent un accord "historique" de libre-échange

Union européenne, Japon, Donald Tusk, Shinzo Abe, Jean-Claude Juncker crédit : MARTIN BUREAU / POOL / AFP - 1280
Shinzo Abe a signé un accord de libre-échange avec l'UE représentée par Donald Tusk (à gauche) et Jean-Claude Juncker (à droite). © MARTIN BUREAU / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
L'Union européenne et le Japon ont signé un "accord commercial extrêmement ambitieux" à Tokyo mardi, une manière d'envoyer un "message puissant contre le protectionnisme" américain.

L'Union européenne et le Japon ont signé mardi à Tokyo un ambitieux accord de libre-échange, qui se veut "un message puissant contre le protectionnisme" de Donald Trump.

Un "accord commercial extrêmement ambitieux". "Aujourd'hui marque un jour historique, alors que nous célébrons la signature d'un accord commercial extrêmement ambitieux entre deux des plus grandes économies du monde", ont déclaré le Premier ministre japonais Shinzo Abe et le chef de la Commission européenne Jean-Claude Juncker dans un communiqué publié à l'issue de la signature du texte.

Un message pour Donald Trump. "Nous envoyons un message clair que nous faisons front commun contre le protectionnisme", a lancé Donald Tusk lors d'une conférence de presse après la signature du document. "Nous montrons que nous sommes plus forts et mieux positionnés quand nous travaillons ensemble", a renchéri le chef de la Commission Jean-Claude Juncker, aux côtés du Premier ministre japonais Shinzo Abe. 

Un tiers du PIB mondial. Baptisé Jefta (Japan-UE free trade agreement), il porte sur une zone de libre-échange couvrant près d'un tiers du produit intérieur brut (PIB) mondial et quelque 600 millions d'habitants. Côté européen, le secteur agroalimentaire sort grand vainqueur des discussions. Au final, 85% des produits agroalimentaires de l'UE pourront entrer au Japon sans droits de douane, mais parfois à l'issue de périodes de transition. D'autres, comme le bœuf, verront les taxes imposées progressivement réduites. Le riz, un produit hautement symbolique pour les Japonais, est exclu de l'accord.

Une reconnaissance d'indications géographiques. Tokyo s'engage à reconnaître plus de 200 indications géographiques comme le Roquefort, le Tiroler Speck autrichien, le Jambon d'Ardenne belge ou la Polska Wódka (vodka polonaise), qui bénéficieront "du même niveau de protection qu'en Europe".

Les négociations ont été particulièrement complexes sur les produits laitiers, secteur sensible pour Tokyo. L'accord éliminera les droits de douanes très élevés sur plusieurs fromages, mais la période de transition pourra atteindre 15 ans. Les Japonais obtiennent de leur côté un libre accès au marché européen pour leur industrie automobile, mais seulement à l'issue d'une période transitoire de plusieurs années. Cet accord comprendra aussi un chapitre sur le développement durable.