Le suspect de l'attentat de Berlin abattu par la police à Milan

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L'attentat avec un camion-bélier a fait douze morts et plusieurs dizaines de blessés © JOHN MACDOUGALL / AFP
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avec AFP , modifié à
Le principal suspect de l'attentat de Berlin, Anis A., a été abattu dans la nuit alors qu'il venait d'arriver à Milan, a indiqué le ministre italien de l'Intérieur. 

Fin de cavale pour l'auteur présumé de l'attaque au camion-bélier de Berlin. Anis A. a été abattu cette nuit lors d'un contrôle de police à Milan, a confirmé vendredi le ministre italien de l'Intérieur, Marco Minniti. Son identité ne fait pas "l'ombre d'un doute", a-t-il précisé. L'agence de propagande de l'EI a par ailleurs confirmé que cet homme était bien l'auteur de l'attentat. Ce Tunisien de 24 ans était en fuite depuis l'attentat qui a fait, lundi, 12 morts et 50 blessés sur un marché de Noël berlinois.

Abattu en Italie. Alors que la police allemande le pensait toujours à Berlin, Anis A. est arrivé à 3 heures du matin à la gare Sesto San Giovanni, dans la banlieue de Milan. Selon le ministre, c'est lors d'un simple contrôle de routine que l'homme a été repéré alors qu'il s'apprêtait à quitter la gare : en voyant les policiers s'approcher, il a sorti "sans hésiter" une arme et a immédiatement été abattu. 

Une identification rapide. Dès mercredi, le suspect avait été identifié par les enquêteurs allemands grâce à son portefeuille retrouvé dans la cabine du camion qui a servi à commettre l'attentat. Ses empreintes digitales ont d'ailleurs été également retrouvées dans ce camion. Le parquet antiterroriste allemand avait publié un avis de recherche assorti d'une récompense de 100.000 euros. 

Un séjour dans une prison italienne. Anis A. a passé quatre ans en prison en Italie entre 2011 et 2015 pour avoir incendié une école, selon les médias italiens. Il avait débarqué sur l'île italienne de Lampedusa, la plus proche des côtes africaines, pendant le Printemps arabe en 2011, "en se déclarant mineur, alors qu'il avait 18 ans", a rapporté le quotidien turinois La Stampa, jeudi. À sa sortie de prison en 2015, il est envoyé au Centre d'identification et d'expulsion (CIE) de Caltanisetta, dans le centre de l'île, où il est frappé d'une mesure d'expulsion. "Mais la Tunisie n'a aucune intention de récupérer un citoyen qui déjà dans sa ville natale de Gaza [en Tunisie] avait posé de nombreux problèmes", poursuit le quotidien de Milan. 

Isolé de sa famille. "S'il est en train de m'écouter, je lui dis : présente-toi" devant la police, "pour que la famille puisse être tranquille". Le frère d'Anis A. l'avait supplié de se rendre à la police jeudi, devant le domicile familial à Oueslatia, dans le centre de la Tunisie.

Le père d'Anis A. s'est aussi confié à la radio tunisienne Mosaïque FM, indiquant n'avoir "quasiment aucune nouvelle" de son fils "depuis qu'il est parti en Europe". "Il ne m'appelle pas. Je ne sais pas ce qu'il fait comme travail, je vous le jure. Cela fait sept ans qu'il est parti et que je ne sais même pas exactement où il vit. Je n'ai même pas son numéro de téléphone", a-t-il assuré.