Le scandale sanitaire Oxy continue de marquer la Corée du Sud

Le directeur d'Owy REckitt Benckiser Korea a été accueilli avec des gifles et des sifflets
Le directeur d'Owy REckitt Benckiser Korea a été accueilli avec des gifles et des sifflets © Yonhap / AFP
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C.O. avec AFP , modifié à
Lundi, une entreprise mise en cause depuis 2011 dans un scandale sanitaire a présenté ses excuses. Une première depuis la révélation de cette affaire.

Il y a quatre ans, un scandale sanitaire secouait la Corée du Sud : l’Oxy. Ce désinfectant pour humidificateur d’air a causé la mort d’une centaine de personnes dans le pays. Lundi, le directeur d’Owy Reckitt Benckiser Korea, la filiale sud-coréenne d'une entreprise britannique qui commercialisait le produit, a officiellement présenté ses excuses. Il a été accueilli avec des gifles et des sifflets. 

Quel est ce scandale Oxy ? Ce scandale a été révélé en 2011 après la mort de quatre femmes enceintes des suites de complications pulmonaires. Les autorités sanitaires sud-coréennes avaient alors mis en lumière le lien entre un produit utilisé pour désinfecter les humidificateurs d’air, le Oxy Ssak Ssak et ces infections.

Cette révélation est intervenue dix ans après la commercialisation de ce produit, uniquement en Corée du Sud. A l’époque, le Oxy Ssak Ssak  était le leader sur le marché des désinfectants. Il aurait été utilisé par huit millions de personnes en Corée du Sud.

Combien de victimes sont à dénombrer ? Au total plus de 100 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, sont mortes après avoir utilisé ce produit commercialisé à partir de 2001. Mais selon le gouvernement coréen, plus de 500 personnes sont concernées par ce scandale et ont souffert de complications aux poumons.

Qui est l’entreprise mise en cause ? C’est la filiale sud-coréenne de l’entreprise britannique, Reckitt Benckiser. Cette dernière commercialise entre autres des produits d'entretien des marques Calgon ou Woolite.

Comment a-t-elle géré ce scandale ? C’est bien l’un des problèmes. En mai 2015, quatre ans après la révélation du scandale, l’entreprise refusait toujours de s’excuser et de reconnaître sa culpabilité.

Lundi, c’est donc la première fois que la filiale coréenne assume sa responsabilité dans ce scandale sanitaire. Atar Safdar, le directeur d'Oxy Reckitt Benckiser Korea, a annoncé la création d'un fonds doté de cinq milliards de wons, soit 3,8 millions d'euros, pour "aider ceux qui ont souffert". La société avait auparavant alloué une somme similaire à un fonds mis en place par le ministère sud-coréen de l'Environnement. Il a ajouté que son entreprise allait coopérer dans une enquête en cours pour déterminer si ses cadres avaient donné leur feu vert à la vente de produits dangereux pour la santé en connaissance de cause. 

Reste que pour les familles des victimes ces excuses sont trop tardives. Elles les ont accueillis en giflant et en huant Atar Safdar lors de son discours. Signe que le pays n’accepte toujours pas la manière dont l’entreprise a gérer la crise.