Le discours de Puigdemont est "une duperie" pour le ministre espagnol des Affaires étrangères

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A.H. , modifié à
Au lendemain du discours tenu par Carles Puigdemont sur l'indépendance, le ministre espagnol des Affaires étrangères a dénoncé les méthodes du président séparatiste catalan.
INTERVIEW

Carles Puigdemont a finalement décidé de temporiser, mardi soir, lors de son très attendu discours. En déclarant d'abord l'indépendance, puis en la suspendant immédiatement en espérant de nouvelles discussions avec Madrid, le président séparatiste a semé la confusion parmi ses soutiens.

Puigdemont "continue de faire ce qu'il a toujours fait". Pour Alfonso Dastis Quecedo, ministre espagnol des Affaires étrangères invité de la matinale d'Europe 1 mercredi, le discours de Puigdemont est "une duperie", "une ruse pour dire une chose et son contraire". Le Madrilène ne cache pas ses doutes quant au supposé pas fait par le leader indépendantiste en direction du gouvernement de Mariano Rajoy. "Il continue de faire ce qu'il a toujours fait, c'est-à-dire d'avancer sur une route qui nous conduit à des situations que l'on ne voudrait pas voir pour la Catalogne. À terme, il y aura des affrontements économiques et sociaux", s'alarme le ministre.

"On a toujours dit qu'on était prêts à dialoguer". Pour autant, Alfonso Dastis Quecedo répète que Madrid ne veut pas fermer la porte au dialogue avec les Catalans favorables à l'indépendance. "Nous avons toujours dit qu'il y avait des choses à négocier, mais dans le cadre de la constitution et par les moyens offerts par notre Etat de droit. (…) On a toujours dit qu'on était prêts à dialoguer (…) mais c'est eux qui ne veulent pas parler. Ils veulent juste un référendum que la Constitution ne prévoit pas", dénonce-t-il.

"Permettre à tous les Espagnols de vivre ensemble". Le ministre des Affaires étrangères réfute avec la même vigueur l'hypothèse selon laquelle le gouvernement madrilène n'envisagerait qu'une capitulation des séparatistes, et les enjoint à "respecter l'Etat de droit, venir au parlement, discuter et trouver un arrangement qui pourrait permettre à tous les Espagnols de vivre ensemble, comme nous le souhaitons."

>> Retrouvez l'intégrale de l'interview d'Alfonso Dastis Quecedo