Le chef de l’EI Abou Bakr al-Baghdadi refait surface

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Didier François, édité par R.D. , modifié à
Dans un message diffusé jeudi soir, le leader de Daech, qui démontre qu’il n’a pas été tué par la coalition internationale, exhorte, contre toute logique militaire, ses troupes à la patience. 

Abou Bakr al-Baghdadi est de retour. Le chef du groupe Etat Islamique, donné pour mort à plusieurs reprises, n'avait pas publié de message depuis près d'un an. Jeudi soir, l'agence de propagande de l'organisation terroriste a diffusé un enregistrement audio de trois quarts d'heure. Al-Baghdadi y appelle notamment ses combattants à "résister" face à leurs ennemis et à multiplier les attaques. Une certitude découle de cet enregistrement : c'est bien le numéro un de Daech qui a enregistré ce message...

La preuve que Baghdadi est toujours vivant. Les analyses de voix, les comparaisons avec ses discours précédents ne laissent en effet aucune place au doute : ce message est bien authentique. Il n’a pas encore été précisément daté, mais comme Abou Bakr al-Baghdadi fait allusion aux très récentes tensions entre les Etats-Unis et la Corée du nord sur la question nucléaire, ce message a très certainement été enregistré dans les toutes dernières semaines. C’est la preuve que Baghdadi est toujours vivant, ce dont d’ailleurs n’avaient jamais douté les agences de renseignement occidentales, malgré de nombreuses rumeurs contraires.

Il promet la victoire à ses combattants. Mais ce qu’il y a d’intéressant dans ce message, c’est la période qui a été choisie pour le diffuser, qui n’a évidemment pas été laissée au hasard. Le groupe Etat islamique est aujourd’hui militairement acculé, il est en train de perdre ses toutes dernières positions en Syrie comme en Irak et Baghdadi, de façon totalement surréaliste, exhorte ses combattants à la patience, et leur promet encore la victoire.

Remonter le moral des troupes. C’est exactement ce qu’il avait déjà fait en novembre 2016, à la veille de l’offensive sur Mossoul qui est aujourd’hui libérée. On peut donc interpréter cette dernière rodomontade comme une tentative de remonter le moral de ses troupes en situation désespérée.