Le budget italien "paraît aujourd'hui hors des clous", reconnaît Pierre Moscovici

Pierre Moscovici n'est pas "dans l'esprit" des sanctions vis-à-vis de l'Italie qui a annoncé un déficit bien au dessus des règles de l'UE (image d'archives).
Pierre Moscovici n'est pas "dans l'esprit" des sanctions vis-à-vis de l'Italie qui a annoncé un déficit bien au dessus des règles de l'UE (image d'archives). © Eitan ABRAMOVICH / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Après que le gouvernement italien a annoncé sa décision de porter le déficit à 2,4%, le commissaire européen Pierre Moscovici a assuré que les règles de la zone euro "doivent être respectées".

Le commissaire européen Pierre Moscovici a estimé vendredi que le budget italien, qui prévoit un déficit public de 2,4% du PIB sur les trois prochaines années, "paraît hors des clous" des règles européennes.

Les règles de la zone euro "doivent être respectées". "C'est un budget qui aujourd'hui paraît hors des clous de nos règles qui sont communes", a déclaré le commissaire sur BFMTV et RMC, au lendemain de la décision du gouvernement italien de porter à 2,4% le déficit, contre 0,8% prévu par le précédent gouvernement de centre-gauche.

Dans sa première réaction après la décision de la coalition populiste au pouvoir en Italie d'accroître le déficit, le commissaire aux Affaires économiques et financières, qui a qualifié "d'explosive" la dette publique italienne, a assuré que les règles de la zone euro "doivent être respectées".

L'un des ratios d'endettement le plus élevé de la zone euro. À environ 132% de son PIB, l'Italie affiche le ratio d'endettement le plus élevé de la zone euro après la Grèce. Pierre Moscovici, qui avait qualifié il y a dix jours l'Italie de "problème" de la zone euro, souhaite désormais discuter avec les autorités italiennes, notamment avec le ministre modéré des Finances, Giovanni Tria, qu'il rencontrera lundi.

"Les sanctions sont théoriquement possibles car elles sont prévues par les traités. (Mais) je ne suis pas dans l'esprit des sanctions", a-t-il assuré, avant d'ajouter : "faire de la relance quand on a une dette très élevée, cela finit par se retourner contre ceux qui le font".

Pas de comparaison avec la France. Le commissaire européen a rejeté toute comparaison entre l'Italie et la France, dont le projet de budget pour 2019 prévoit un déficit pourtant supérieur à 2,8% du PIB, en hausse par rapport au 2,6% attendu cette année. "La dette de la France n'est pas à 132%", a-t-il observé. Selon le dernier pointage rendu public vendredi, la dette publique française atteignait le ratio de 99% du PIB à la fin du deuxième trimestre.

"Elle est soutenable, ce n'est pas un danger pour les finances publiques", a assuré Pierre Moscovici. "Il faut absolument la contrôler, la maîtriser, mais il faut retrouver le chemin de la réduction de la dette", a-t-il conseillé au gouvernement français.