L'Aquarius finalement accueilli en Espagne : "La France vaut mieux que ça, l'Europe vaut mieux que ça"

Sébastien Nadot 1280
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Romain David , modifié à
Invité d'Europe 1, le député de la majorité Sébastien Nadot a fustigé les atermoiements de la France et de l'UE face au sort de l'Aquarius, ce navire rempli de migrants qui est resté bloqué plusieurs jours en Méditerranée.
INTERVIEW

L'Italie leur a fermé la porte, Malte aussi. C'est finalement en Espagne que les 629 migrants présents à bord de l'Aquarius vont être accueillis. Pour Sébastien Nadot, député La République en marche de Haute-Garonne, la France aurait également dû prendre sa part de responsabilité dans cette affaire, l'exécutif corse ayant notamment proposé d'accueillir le navire. "Ces situations d'urgence vont advenir assez régulièrement et ne pas être armés pour apporter des réponses rapides… un pays comme la France vaut mieux que ça, l'Europe vaut mieux que ça", a commenté l'élu mercredi, au micro d'Europe 1 Bonjour.

"L'échec du projet européen". "On a réagi trop tard, et il y a vraiment un questionnement sur la position de l'Europe et son rapport aux questions migratoires", estime celui qui est également rapporteur de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur l'Europe. Pour lui, la relance du rêve européen, qu'Emmanuel Macron appelle régulièrement de ses vœux, doit prendre appui sur le défi que représente la crise migratoire. "Sauf à imaginer un plan Marshall de reconstruction de l'Europe sur la base des questions de frontières et des afflux de migrants, on va vers l'échec du projet européen. À quoi cela sert-il de construire ensemble un projet européen si, à la moindre crise, on se renvoie la balle de pays en pays ?", interroge le député, qui réclame également la mise en place de nouveaux mécanismes de solidarité.

Le pays des droits de l'homme. Alors qu'une trentaine de députés LREM ont critiqué mardi le silence de l'exécutif face au sort de l'Aquarius, Sébastien Nadot tient à rappeler que la France est souvent citée comme porte-drapeau des droits de l'homme sur la scène internationale : "On est un pays qui, au regard du monde, est censé incarner les droits fondamentaux. Être très attentiste sur une situation d'urgence comme celle-là, ça ne va pas ensemble", déplore-t-il.

Ayant fait partie des élus de la majorité qui n'ont pas caché leurs inquiétudes face à la loi asile et immigration, Sébastien Nadot voit également dans cette affaire les limites du texte porté par Gérard Collomb. "Le texte de loi asile et immigration s'effondre comme un château de cartes dès à présent, puisqu'il n'y a aucune disposition à l'intérieur qui permet de répondre à ce genre de situation", tacle-t-il, tout en dénonçant "des tentatives de rafistolage françaises qui sont, d'une certaine manière, de l'égoïsme de notre part".