L'Allemagne s'inquiète des propos de Donald Trump

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Donald Trump souhaite appliquer des droits de douane sur les produits européens vendus aux Etats-Unis. © SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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Hélène Kohl
Dans une interview au Bild, Donald Trump vante son protectionnisme économique. L'Allemagne s'inquiète. 
REPORTAGE

Cinq jours avant de prendre (officiellement) les commandes de la première puissance mondiale, Donald Trump a usé comme d'habitude de formules chocs sans trop s'embarrasser de froisser ses interlocuteurs pour commenter l'actualité européenne, dans les quotidiens britannique Times et allemand Bild. Il a déploré entre autres "l'erreur catastrophique de Merkel" sur l'accueil des migrants. En Allemagne, cette interview a déjà fait couler beaucoup d'encre.

Droits de douane pour les produits européens. Donald Trump annonce entre autres le retour des droits de douane sur les produits européens vendus aux Etats-Unis. Et dans son viseur, il a déjà une première cible : l'industrie automobile allemande. "Quand vous descendez la 5e avenue, tout le monde a une Mercedes garée devant son immeuble", regrette le 45e président des Etats-Unis qui débutera officiellement son mandat jeudi. "C'est absolument déloyal car l'inverse n'est pas vrai, il y a très peu de Chevrolet en Allemagne".

Une taxe de 35% pour les produits allemands aux Etats-Unis. Dans cette interview, Donald Trump envoie également un petit avertissement. "A l'avenir, pour vendre aux Etats-Unis, BMW devra devra payer une taxe de 35%". Ou alors, il faudra produire sur le sol américain. Ce chiffre est repris partout en Allemagne, lundi matin. 

"J'aime l'ordre mais j'aime aussi la force". Derrière cet exemple allemand, toute l'industrie européenne est dans le viseur de Donald Trump. Le milliardaire américain dresse un portrait très noir de l'Europe. Selon lui, le Vieux-Continent "ne serait qu'une union au service de l'Allemagne". "Et pourtant, j'aime l'Allemagne car j'aime l'ordre", poursuit-il. "Mais j'aime aussi la force". C'est donc officiel, le bras de fer a débuté avec la chancelière Angela Merkel.