La Tunisie va construire un mur de 168 km contre les terroristes

Armée tunisienne 1280 640
© FADEL SENNA / AFP
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B.G.
MURAILLE - Après les attaques du musée du Bardo et sur la plage de Sousse, la Tunisie a décidé d'ériger un mur de 168 kilomètres de long pour empêcher les terroristes venus de Libye de s'infiltrer.

168 kilomètres de long. En moins de quatre mois, la Tunisie a subi deux attaques terroristes de grande evrgure. Au musée du Bardo à Tunis, d'abord, où 24 personnes ont perdu la vie le 18 mars dernier, puis sur la plage de Sousse, où le forcené a tué 39 personnes le 26 juin dernier. Mis en cause après cette seconde attaque où les forces spéciales ont tardé à intervenir, le gouvernement tunisien est depuis passé à l'offensive. En décrétant l'état d'urgence en premier lieu, puis en annonçant mercredi la construction d'un mur long de 168 kilomètres sur le tracé de la frontière avec la Libye d'ici la fin de l'année 2015.

La dangereuse porosité de la frontière avec la Libye. Ce mur ne couvrira pas l'entièreté de la frontière qui fait 450 kilomètres de long, puisqu'il part bien de Ras Jedir, sur la mer Méditerranée et s'arrête au poste frontière du Dehiba, à mi parcours sur le tracé de cette frontière. Si la Tunisie compte se lancer dans un chantier d'une telle envergure, c'est que ses services de renseignement estiment que les djihadistes venus attaquer le pays s'entraînent et viennent de Libye. Ce voisin oriental de la Tunisie est en proie au chaos politique le plus total depuis la chute et la mort de Mouhammar Kadhafi en 2011.

Un trou béant de 280 kilomètres au sud. Selon le journaliste de RFI David Thompson, ce mur devrait être bâti avec du sable et mesurer au moins deux mètres, le tout agrémenté de tranchées empêchant le passage en force de véhicules qui voudraient rentrer sur le territoire tunisien. Questionné sur le trou béant de 280 kilomètres laissé au sud de cette muraille, le Premier ministre tunisien Habib Essid a laconiquement répondu : "le risque zéro n'existe pas".