HRW interpelle la France sur les droits de l'homme pour la visite du président égyptien al-Sissi

Le président Abdel Fattah al-Sissi va être reçu pendant trois jours par le président de la République (image d'illustration)
Le président Abdel Fattah al-Sissi va être reçu pendant trois jours par le président de la République (image d'illustration) © JOHN MOORE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec Reuters , modifié à
L'ONG Human Rights Watch incite la France à cesser sa "scandaleuse politique de tolérance" envers le régime égyptien qu'elle accuse de ne pas respecter les droits de l'homme, à l'occasion d'une visite du président al-Sissi.

L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) a appelé lundi Emmanuel Macron à mettre fin à la "scandaleuse politique de tolérance" de la France envers le "gouvernement répressif" du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

Des "améliorations" attendues en matières de droits de l'homme.Dans un communiqué publié à l'occasion de la visite de trois jours que le chef de l'État égyptien entame lundi à Paris, HRW a invité instamment la France, sixième investisseur étranger dans le pays et un de ses principaux fournisseurs d'armes sous François Hollande, à conditionner son soutien au Caire à des "améliorations tangibles" en matière de respect des droits de l'homme.

Selon HRW, Abdel Fattah al-Sissi a présidé, depuis son arrivée au pouvoir en 2014, "à la pire crise des droits humains qu'ait connue l'Égypte depuis des décennies", en faisant arrêter de dizaines de milliers d'opposants. Elle accuse en outre les forces de sécurité égyptiennes d'avoir recours à la torture "de façon systématique".

"Mettre sous le tapis les revendications et la souffrance des Égyptiens". L'Élysée a indiqué la semaine dernière que la situation des droits de l'homme serait évoquée lors de la visite du président égyptien, qui rencontrera aussi des chefs d'entreprise français. Citée dans le communiqué, Bénédicte Jeannerod, responsable de HRW pour la France, déclare qu'Emmanuel Macron "ne devrait pas poursuivre la scandaleuse politique de tolérance de la France envers le gouvernement répressif d’al-Sissi". "Prétendre que la question des droits humains est évoquée dans les discussions tout en persistant à ne pas agir serait comme mettre sous le tapis les revendications et la souffrance des Égyptiens", ajoute-t-elle.