Hollande au Canada : "Personne ne le connaît"

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Jean-Jacques Héry avec , modifié à
François Hollande entame une visite d'État de trois jours au Canada, où le président français est relativement inconnu.

Depuis François Mitterrand il y a vingt-sept ans, aucun président français n'avait effectué de visite d'État au Canada. C'est désormais chose faite : François Hollande y entame dimanche une visite de trois jours. Objectif : renforcer les liens entre les deux pays, avec une intervention attendue devant le Parlement à Ottawa, marqué par la fusillade du 22 octobre. Il a entamé sa visite dans l'Alberta, riche province pétrolifère de l'ouest Canadien, et fief du Premier ministre Stephen Harper, qui l'a accueilli à l'aéroport de Calgary. 

"Personne ne le connaît". Un premier défi attend François Hollande : se faire connaître au Canada. Car comme le souligne au micro d'Europe 1 le journaliste Vincent Brousseau-Poulliot du quotidien La Presse, le président français y est relativement inconnu. "Si vous allez dans la rue faire un sondage, je parie que personne ne le connaît", assure-t-il. "Il ne s'est jamais distingué par sa personnalité flamboyante, qui nous paraît quand même sympathique. Il n'est pas vu comme un dur : ce n'est pas lui qui va mettre son poing sur la table. Sa notoriété est moins grande que celle de Nicolas Sarkozy", poursuit-il. 

François Hollande davantage connu pour sa vie privée. Et lorsque le nom de François Hollande est évoqué au Canada, ce n'est pas pour des raisons politiques, mais d'ordre privée. "Ce sont plutôt ses fresques amoureuses qui retiennent l'attention", explique Sébastien Tanguay, journaliste au journal Metro, citant "sa vaudeville avec Julie Gayet" et sa séparation avec Valérie Trierweiler. "On a presque plus entendu parler de ça que de son action politique. C'est peut-être davantage la compassion qui surgit lorsqu'on évoque François Hollande", estime le journaliste. 

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Un passage tardif au Québec. Des Québécois également un peu vexés que François Holande se rende d'abord dans les provinces anglophones. Selon Christian Dufour, chroniqueur du Journal de Montréal, interrogé par Europe 1, il aurait été un temps inenvisageable qu'un président français ne commence pas sa visite par le Québec. D'où le titre légèrement provocateur de sa chronique : "En attendant Alain Juppé". Le maire de Bordeaux est en effet beaucoup plus connu que le chef de l'État au Canada. Alain Juppé s'y était exilé pendant un an, après avoir été condamné en 2004 lors du procès des emplois fictifs du RPR.