États-Unis : Donald Trump tronque deux grandes réserves protégées de l'Utah

Donald Trump, Salt Lake City crédit : GEORGE FREY / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP - 1280
Donald Trump a assuré vouloir rendre ces territoires aux autorités locales qui "aiment mieux cette terre". © GEORGE FREY / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Donald Trump a réduit de 85 et de 45% la superficie de deux réserves naturelles jusqu'à présent protégées. Une décision contre laquelle plusieurs associations ont déposé plainte.

Donald Trump a amputé lundi deux "monuments nationaux" de l'Utah, marquant le plus important retour en arrière en la matière en plus d'un siècle. En déplacement à Salt Lake City, la capitale de cet État de l'ouest des États-Unis, le président des États-Unis a annoncé une réduction de 85% du Bears Ears National Monument, créé en décembre 2016 par Barack Obama, et d'environ 45% du Grand Staircase-Escalante National Monument, créé en septembre 1996 par Bill Clinton. Cette décision, qui pourrait ouvrir la voie à l'exploitation minière et pétrolière de ces réserves naturelles, a scandalisé les tribus amérindiennes et les défenseurs de l'environnement, dont certains ont déposé plainte dès lundi.

"Vous savez le mieux comment en prendre soin". Donald Trump a justifié sa décision en expliquant qu'il s'agissait de restituer aux autorités locales des terres détenues par le gouvernement et de supprimer la main-mise de Washington. "Les familles et les quartiers de l'Utah connaissent et aiment mieux cette terre et vous savez le mieux comment [en] prendre soin", a-t-il déclaré, estimant que ce "lien avec les grands espaces ne devait pas être substitué aux caprices de régulateurs à des dizaines de milliers de kilomètres de là".

"Je suis un promoteur immobilier". Cette initiative soulève des interrogations sur l'avenir d'autres zones de conservation créées en vertu d'une loi de 1906. "Cette loi requiert que seulement les plus petites zones nécessaires soient mises de côté pour une protection spéciale en tant que monuments nationaux", a relevé Donald Trump, considérant que "de précédents gouvernements ont ignoré cette norme et utilisé la loi pour bloquer des millions d'hectares de terres et d'eau sous strict contrôle" fédéral. "Je suis un promoteur immobilier. Lorsqu'on commence à parler de millions d'hectares, je dis 'pouvez-vous répéter ? C'est beaucoup'", a-t-il poursuivi.

"La plus importante élimination des zones protégées de l'histoire des États-Unis". Selon les détracteurs de Donald Trump, les régions concernées abritent plus de 100.000 sites archéologiques, y compris de l'art rupestre datant d'au moins 5.000 ans et des restes de 21 espèces de dinosaures jusqu'alors inconnues. Dix organisations de protection de l'environnement dont le Sierra Club et la Wilderness Society (TWS) ont immédiatement porté plainte devant un tribunal de Washington.

L'organisation de protection de l'environnement Friends of the Earth a accusé Donald Trump et ses alliés de piller les ressources. "Donald Trump supervise la plus importante élimination des zones protégées de l'histoire des États-Unis. Démanteler ces parcs est le dernier cadeau de Trump aux intérêts économiques qui ont soutenu sa campagne. Cette action est sans précédent et se terminera devant les tribunaux", a-t-elle averti.