Etats-Unis : des échauffourées à l'université de Berkeley contre la venue d'un éditorialiste de Breitbart

Des violences ont éclaté lors d'une manifestation à l'université de Berkeley aux Etats-Unis
Des violences ont éclaté lors d'une manifestation à l'université de Berkeley aux Etats-Unis © Josh Edelson / AFP
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avec AFP , modifié à
Des centaines d'étudiants de l'université de Berkeley en Californie ont manifesté mercredi contre la venue de Milo Yiannoppoulos, un éditorialiste du site ultra-conservateur Breitbart. 

"Faites-le taire", scandaient les étudiants de l'université de Berkeley en Californie. Des centaines d'entre eux ont manifesté mercredi contre la venue de Milo Yiannopoulos, un éditorialiste du site ultra-conservateur Breitbart et pro-Trump. Des échauffourées ont éclaté, certains étudiants ont brisé des vitres sur le campus, mis le feu à des palettes en bois et jeté des pierres sur la police qui a répondu par des tirs de gaz lacrymogène. La police a bouclé le périmètre et l'université a finalement annulé en début de soirée la conférence qui devait se tenir à guichets fermés de Milo Yiannopoulos.

Yiannopoulos, une figure de la droite alternative américaine. Fervent supporteur du président américain Donald Trump, qu'il avait appelé "Daddy" ("Papa") pendant la campagne, Milo Yiannopoulos est l'une des figures de la droite alternative américaine, nationaliste et pro-Blancs. Spécialisé dans les nouvelles technologies et connu sur les réseaux sociaux pour son ton provocateur, il avait été banni de Twitter en juillet pour avoir alimenté des attaques contre l'actrice noire américaine Leslie Jones. Alors qu'elle se plaignait d'avoir reçu un déluge de messages haineux et parfois racistes depuis la sortie du film "S.O.S. Fantômes", Milo Yiannopoulos l'avait accusée de se poser en victime et l'avait traitée d'illettrée. Le site d'information Breitbart, proche de l'extrême droite, a apporté un soutien actif à Donald Trump pendant la course à la Maison Blanche.

Les présidents d'université invoquent la liberté d'expression. Des manifestations similaires le mois dernier à l'université californienne de Davis avaient également empêcher l'organisation d'une conférence de Milo Yiannopoulos. Dans les deux cas, il avait été invité par des groupes d'étudiants conservateurs. Les responsables des universités concernées ont souligné qu'ils n'étaient pas à l'origine de ces invitations ni ne partageaient les idées de l'éditorialiste mais qu'ils ne pouvaient s'opposer à sa venue, devant garantir la liberté d'expression.

Plus de 100 étudiants de Berkeley avaient signé deux lettres adressées à la direction pour exiger l'annulation de cet événement. "Énergiquement opposés à ses opinions", ils condamnaient en particulier le "comportement dangereux" selon eux de Milo Yiannopoulos.