Espagne : Sanchez ne publiera pas la liste des amnistiés fiscaux qui pourrait inclure Juan Carlos

La publication des noms des bénéficiaires de l'amnistie fiscale était pourtant une promesse de Pedro Sanchez.
La publication des noms des bénéficiaires de l'amnistie fiscale était pourtant une promesse de Pedro Sanchez. © JAVIER SORIANO / AFP
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avec AFP
L'ancien roi d'Espagne Juan Carlos est accusé, par son ex-maîtresse, d'avoir bénéficié d'une amnistie fiscale et d'avoir ouvert des comptes en Suisse. 

Le chef du gouvernement socialiste espagnol Pedro Sanchez a affirmé mardi qu'il ne publierait pas la liste des bénéficiaires d'une amnistie fiscale accordée en 2012 dont l'ancien roi Juan Carlos aurait profité, selon son ex-maîtresse. Le gouvernement de droite de Mariano Rajoy, à qui Pedro Sanchez a succédé à la tête du pays, avait pris cette mesure en pleine crise économique en assurant qu'elle permettrait à l'Etat de collecter de l'argent pour réduire son déficit.

Pas d'effet rétroactif. L'amnistie fiscale, ouverte à des particuliers et des entreprises, a été annulée en 2017 par la Cour constitutionnelle qui a accusé le gouvernement d'avoir "abdiqué" face à son obligation de garantir la juste contribution de tous au Trésor public. Mais devant les députés, Pedro Sanchez a rappelé que la décision de la Cour n'était pas rétroactive. "Il n'est pas possible de revenir sur les cas ayant bénéficié de cette amnistie" ni "de publier les noms", a-t-il déclaré.

Juan Carlos pointé du doigt par son ex-maîtresse. Depuis plusieurs jours, l'ancien roi Juan Carlos, qui a abdiqué en 2014 après plus de 38 ans de règne, est soupçonné d'en avoir bénéficié. Des médias en ligne ont publié des enregistrements de son ex-maîtresse, l'aristocrate allemande Corinna zu Sayn-Wittgenstein, où elle suggère que l'ancien roi a bénéficié de cette amnistie et qu'il aurait ouvert des comptes en Suisse au nom d'un cousin résidant à Monaco, Alvaro d'Orléans Bourbon. "Il a mis à son nom les comptes bancaires en Suisse qui ne sont pas revenus avec l'amnistie", dit-elle dans l'une de ces bandes-son.

Une promesse de Sanchez. La publication des noms des bénéficiaires de l'amnistie fiscale était pourtant une promesse de Pedro Sanchez avant son arrivée début juin au gouvernement, a rappelé le parti de gauche radicale Podemos. "Les citoyens de notre pays ont le droit de savoir si le roi émérite est ou non un fraudeur", a lancé à Pedro Sanchez la députée Ione Belarra. Le chef du gouvernement, très minoritaire au Parlement et dépendant de partis comme Podemos, a néanmoins annoncé que son exécutif présenterait un projet de loi visant à interdire de futures amnisties fiscales.