Espagne : le parquet demande la prison pour huit membres du gouvernement catalan destitué

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Le ministère public a demandé la détention provisoire pour le vice-président Oriol Junqueras. © PAU BARRENA / AFP
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avec AFP
Le procureur général a demandé jeudi que tous soient inculpés pour détournement de fonds publics, sédition et rébellion. 

Le parquet espagnol a requis jeudi la prison pour huit des 14 membres du gouvernementcatalan destitué qui font l'objet d'une enquête pour rébellion, alors que leur chef Carles Puigdemont dénonçait depuis Bruxelles un "procès politique".

Détention provisoire pour le vice-président. Le ministère public a demandé la détention provisoire pour le vice-président Oriol Junqueras et sept autres des huit "ministres" qui se sont présentés devant un juge d'instruction à Madrid. Il a demandé la liberté sous caution de 50.000 euros pour le huitième, Santi Vila, qui avait démissionné avant la proclamation unilatérale d'indépendance de la Catalogne le 27 octobre. Carles Puigdemont, en Belgique depuis lundi, et quatre autres ministres destitués ont refusé de comparaître. La présidente du Parlement Carme Forcadell, deux députés et trois membres du bureau du parlement ont eux obtenu un report de leur audition jusqu'au jeudi 9 novembre à 9h30 pour pouvoir préparer leur défense.

"Mouvement d'insurrection active". Le procureur général demande que tous soient inculpés pour détournement de fonds publics, sédition et rébellion, les deux derniers délits étant passibles de peines maximales de 15 et 30 ans de prison. Il les accuse d'avoir encouragé "un mouvement d'insurrection active" au sein de la population catalane pour parvenir à la sécession, en ignorant toutes les décisions de justice, y compris l'interdiction d'organiser un référendum d'autodétermination le 1er octobre.

Un référendum à l'origine du conflit. Les autorités catalanes affirment que lors de ce scrutin le "oui" à la sécession a remporté 90,18% des voix avec une participation de 43% malgré l'intervention parfois violente de la police pour l'empêcher. Elles se sont appuyées sur ces résultats invérifiables pour proclamer vendredi l'indépendance de la "République catalane". Quelques heures plus tard, le gouvernement espagnol prenait le contrôle de la région, destituant son gouvernement et dissolvant son Parlement pour convoquer de nouvelles élections le 21 décembre.