Enfant syrien noyé : le jour d'après

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F.F. avec AFP , modifié à
Au lendemain de l'onde de choc qui a parcouru l'Europe mercredi, les journaux reviennent très largement sur ce drame, et interpellent les politiques. 

Après le choc. L'image du corps sans vie de ce garçon de trois ans, Aylan, gisant sur une plage turque a fait le tour du monde et la presse française vendredi espère que "la puissance de cette photo permettra d'influer le cours de l'Histoire ?". Pour Nicolas Beytout dans l'Opinion, la vague d'émotion suscitée par cette photo a permis "de faire bouger le gouvernement qui se retrouve pressé de donner des preuves de mobilisation alors que, jusqu'ici, la France s'était plutôt montrée hésitante." 

"Construire un autre asile". "Une autre attitude prend corps, qui peut modifier le paysage moral et politique du pays", juge dans Libération, Laurent Joffrin pour qui il "est possible de construire une autre politique d'asile, à la fois réaliste et plus humaine" qui passe par "l'ouverture de centres d'hébergement plus nombreux, l'organisation de l'accueil, le traitement rapide des demandes".

Philippe Gélie du Figaro estime pour sa part que "l'idée de répartir les réfugiés par quotas n'est pas la solution - comment garder au Portugal ceux qui rêvent d'Allemagne ?" et propose d'"ouvrir des 'guichets' autour de pays 'non sûrs' dûment listés, identifiant les réfugiés éligibles et assurant leur transport vers un pays d'accueil mutuellement accepté".

La presse britannique s'engage. Dans la presse anglo-saxonne, dont la photo d'Aylan ornait de nombreuses Unes jeudi, l'heure est désormais à l'interpellation de la classe politique. Ainsi, le journal The Independent s'adresse directement au Premier ministre britannique en ces termes : "Prime minister : got the message ?" (Message reçu, monsieur le Premier ministre ?)