Des milliers de manifestants indépendantistes à Barcelone pour "continuer la lutte"

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avec AFP , modifié à
8.000 manifestants indépendantistes se sont massés mercredi au centre de Barcelone pour exprimer leur "colère" contre le gouvernement espagnol.

"Nous continuerons la lutte", "liberté!" : des milliers d'indépendantistes se sont rassemblés mercredi à Barcelone, pour exprimer leur "colère" contre le gouvernement espagnol et réclamer la libération des dirigeants séparatistes détenus, à l'occasion d'une journée de grève en Catalogne.

"Ce n'est pas de la justice, c'est une dictature". Portant des pancartes pour "la liberté des prisonniers politiques" et des drapeaux catalans, quelque 8.000 manifestants se sont massés sur la place Sant Jaume, devant le palais de la Generalitat, le siège du gouvernement de la région, selon la police municipale. Ils répondaient à l'appel à la grève lancé par la centrale syndicale indépendantiste CSC. "C'est Puigdemont notre président!" "Ce n'est pas de la justice, c'est une dictature", "forces d'occupation, dehors", criait la foule, dans le centre de Barcelone, ville divisée sur l'indépendance, comme le reste de la Catalogne.

"Des milliers dans la rue". Les porte-parole des deux puissantes associations séparatistes, Omnium Cultural et l'Assemblée nationale catalane, dont les leaders, Jordi Cuixart et Jordi Sánchez, sont emprisonnés pour sédition, ont pris la parole. "Nous sommes des milliers dans la rue pour cette nouvelle grève, pour exiger que l'Etat cesse immédiatement la répression contre les institutions catalanes", a déclaré Marcel Mauri, d'Omnium. Tandis que son homologue de l'ANC, Agusti Alcoberro, dénonçait un "attentat contre la démocratie et une humiliation pour le peuple de Catalogne". "Nous continuerons à lutter", a-t-il promis.

"Nous sommes indignés, et très en colère contre ce que fait le gouvernement espagnol", a déclaré Elisabet Nistal, une orthodontiste de 33 ans, venue avec son mari, chercheur, et leur fils de deux ans.  La jeune femme "doute" que les élections régionales convoquées par le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy le 21 décembre offriront "toutes les garanties" nécessaires, mais se veut optimiste sur le long terme. "Je pense que nous allons passer encore quelques années assez difficiles mais que nous finirons par être indépendants, j'espère pouvoir voir ce moment".

Une grève moins suivie que celle du 3 octobre. Des collégiens étaient également présents dans le rassemblement, le mouvement de grève étant suivi à plus de 30% dans l'enseignement scolaire. Laura, 16 ans, entourée d'amis, a déjà participé à deux ou trois grèves pour "réclamer le respect de notre liberté, de nos opinions, et se rebeller contre le gouvernement espagnol". Mais beaucoup n'ont pas suivi mercredi, journée au cours de laquelle bien moins de commerces et entreprises ont mis la clef sous la porte que lors de la dernière grève générale, le 3 octobre.