Burkina : l'armée marche vers la capitale et les putschistes

© SIA KAMBOU / AFP
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B.G. avec Reuters , modifié à
Alors que la garde présidentielle du général Diendéré a pris le pouvoir à Ouagadougou, l'armée régulière, restée fidèle au gouvernement du président Kafando, s'achemine vers la capitale burkinabè.

Va-t-on assister à un affrontement entre les différentes factions de l'armée au Burkina-Faso ? C'est la question qu'on est en droit de se poser lundi, tant la situation semble de plus en plus tendue au fil des heures. Alors que le général Diendéré, l'ancienne éminence grise de Blaise Compaoré, a pris le pouvoir à Ouagadougou à la tête de la garde présidentielle acquise à sa cause, le reste de l'armée, restée fidèle au gouvernement de transition arrivé aux rênes du pays depuis la chute du président-dictateur, converge des autres grandes villes du pays vers la capitale.  

Des chars et des picks-up affluent sur Ouagadougou. Les militaires disent vouloir désarmer "sans effusion de sang" les soldats du Régiment de sécurité présidentielle. "Nous leur demandons de déposer immédiatement les armes et de se rendre au camp Gal Sangoulé Lamizana", une caserne de la capitale Ouagadougou, lit-on dans le communiqué qui promet aux putschistes que leur sécurité et celle de leurs familles seront assurées. Des témoins ont vu les soldats loyalistes quitter dans l'après-midi leurs casernes de Dédougou (ouest), Fada N'Gourma (est), Kaya (nord), Ouahigouya (nord-ouest) et Bobo-Dioulasso (sud-ouest), la deuxième ville du pays, avec des chars, des camions et des pick-ups escortés par une foule en liesse.

La société civile ne veut pas de négociations avec les alliés de Compaoré. Les médiateurs régionaux ont annoncé dimanche soir qu'un projet d'accord avait été rédigé pour mettre fin à la crise politique ouverte par le coup d'Etat du 17 septembre. Mais cet accord, qui prévoyait notamment une amnistie pour les putschistes et la possibilité pour les anciens partisans de Blaise Compaoré de se présenter aux prochaines élections, a été aussitôt rejeté par la société civile et l'opposition. La sortie de crise semble donc encore loin de se dessiner.