Boris Johnson, le roi de la gaffe

Le tout nouveau chef de la diplomatie britannique va devoir apprendre à réfléchir avant de dire tout ce qui lui passe par la tête, comme il l’a si souvent fait.
Le tout nouveau chef de la diplomatie britannique va devoir apprendre à réfléchir avant de dire tout ce qui lui passe par la tête, comme il l’a si souvent fait. © AFP
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avec agences
Le tout nouveau chef de la diplomatie britannique va devoir apprendre à réfléchir avant de dire tout ce qui lui passe par la tête, comme il l’a si souvent fait.

Boris Johnson va-t-il être fidèle à sa réputation ? Le tout  nouveau ministre britannique des Affaires étrangères du gouvernement de Theresa May a accumulé, au fil des ans, les boutades plus ou moins drôles, et souvent insultantes. Mais aussi un certain nombre de gaffes, frôlant parfois l’incident diplomatique.

En réaction à sa nomination, Jean-Marc Ayrault, le chef de la diplomatie française, n’a pas caché sa surprise, jeudi matin sur Europe 1. "Je n'ai pas du tout d'inquiétude (...), mais vous savez bien quel est son style, sa méthode", a-t-il dit, précisant qu’il souhaitait un partenaire "clair, crédible et fiable".

Tyrolienne et placage au rugby

Boris Johnson s'est distingué à maintes reprises dans des postures ridicules : pendu à une tyrolienne pendant les Jeux olympiques de Londres en 2012 ou plaquant brutalement un enfant sur un terrain de rugby au Japon.

L’ancien maire de Londres a également suscité la polémique en posant pour la presse allongé en costume, armé d'un fusil d'assaut AK-47, aux côtés de combattants peshmergas dans les montagnes du Kurdistan en 2015.

L'UE et Hitler

En 2014, Boris Johnson avait défrayé la chronique en expliquant, dans le journal dominical Sunday Telegraph, que "Napoléon, Hitler, plusieurs personnes ont essayé de le faire (unir le continent européen, NDLR), et cela s'est terminé de manière tragique. L'Union européenne est une autre tentative avec des méthodes différentes". Ses propos avaient aussitôt suscité un tollé, bien au-delà des frontières britanniques.

Hillary Clinton, une 'infirmière sadique'

En 2007, lorsque Hillary Clinton semblait la mieux placée pour remporter l'élection présidentielle américaine de 2008, Boris Johnson s’était alors fendu d’une remarque sexiste à l’encontre de la démocrate. "Elle a des cheveux teints en blond, des lèvres boudeuses et un regard bleu acier comme une infirmière sadique d'un hôpital psychiatrique", avait-il écrit dans le Telegraph. Et d'ajouter en guise de chute, misogyne, à son billet d'humeur : "si Bill peut gérer Hillary, il peut sans doute gérer n'importe quelle crise mondiale".    

Interrogé en 2015 par la BBC sur ces propos, l’ancien maire de Londres ne s’est pas excusé :

Obama, président "à moitié kényan"
En avril 2016, Boris Johnson s’est une nouvelle fois fait remarquer quand les Etats-Unis ont restitué à la Grande-Bretagne un buste de Winston Churchill, qui leur avait été prêté. "Certains ont dit que c'était un pied de nez à la Grande-Bretagne. D'autres ont dit que c'était le symbole du dégoût ancestral du président à moitié kényan pour l'empire britannique dont Churchill a été un fervent défenseur", avait-il alors écrit dans le Sun, critiquant le renvoi du buste par l'administration Obama. L’objet avait simplement été renvoyé à l'ambassade britannique à l'échéance du prêt.

"Négrillons" et "sourire de pastèque"
En 2002, dans sa colonne hebdomadaire dans le Daily Telegraph, Boris Johnson s'était moqué du côté globe-trotter de l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair. "Quel soulagement cela doit être pour Blair de quitter l'Angleterre. Il a été dit que la Reine a appris à aimer le Commonwealth en partie parce qu'elle y recevait une dose régulière de foules en liesse de négrillons agitant des drapeaux".

Dans cet article, il avait également évoqué les "sourires de pastèques" des chefs tribaux africains. Il n’avait présenté ses excuses que six ans plus tard