Azerbaïdjan : la Première dame nommée vice-présidente par son mari

Le président azéri, à droite, avec sa femme.
Le président azéri, à droite, avec sa femme. © PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Cette décision a été vivement critiquée par l'opposition dans ce petit pays dirigé depuis 2003 par le président Ilham Aliev. 

Le président de l'Azerbaïdjan a pris une décision pour le moins étonnante. Ilham Aliev, au pouvoir depuis 2003, a nommé mardi sa femme, Mehriban Alieva, au poste de vice-présidente. Une nomination qui renforce ainsi le contrôle de sa famille sur ce petit pays du Caucase du sud riche en hydrocarbures. 

L'opposition s'insurge. Âgée de 52 ans, Mehriban Alieva est députée depuis 2005 du parti au pouvoir Yeni Azerbaïdjan et dirige l'influente Fondation Heydar Aliev, qui porte le nom de son beau-père et ancien président du pays. Omniprésente à la télévision et très populaire sur les réseaux sociaux, Mehriban s'est mariée en 1983 à l'âge de 19 ans avec Ilham Aliev, avec qui elle a eu deux filles et un fils.

Issue de la puissante famille Pashayev, à la tête d'un vaste empire financier, Mehriban Alieva est parfois vue comme un recours possible pour un jour succéder à son propre mari. "Cette décision ramène l'Azerbaïdjan aux temps médiévaux, féodaux", s'est insurgé Isa Gambar, dirigeant du parti d'opposition Musavat, estimant que "les règnes familiaux n'ont plus leur place au XXIe siècle."

Un pays dirigé d'une main de fer par la famille Aliev. Ilham Aliev, 55 ans, a pris la tête du pays en 2003 à la suite de son père Heydar Aliev, ancien chef du KGB local et membre du Politburo soviétique. Dirigé d'une main de fer, l'Azerbaïdjan est l'un des pays les plus laïcs du monde musulman mais les autorités sont de plus en plus inquiètes de la montée de l'islam radical.

En mai, l'ONG Human Rights Watch a accusé les autorités du pays d'utiliser la menace de l'extrémisme religieux pour persécuter des opposants politiques. "Le président Ilham Aliev est la principale personne responsable du bilan épouvantable du pays en matière des droits de l'Homme", a aussi dénoncé l'organisation américaine Freedom House.