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M.B. , modifié à
Le ministre des Affaires étrangères a appelé la Russie à cesser de bombarder Alep avec le régime syrien, mercredi, sur Europe 1.
INTERVIEW

Alors qu'une réunion diplomatique entre Paris et Moscou sur la situation en Syrie a été déclinée par Vladimir Poutine, Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères, s'est montré très ferme, mercredi sur Europe 1, à l'égard de la Russie. "Nous demandons aux Russes d'arrêter de soutenir le régime de Bachar Al-Assad et de bombarder ensemble la population civile d'Alep", a-t-il martelé. "C'est le préalable" à toute discussion.

Bombardements "renforcés". Depuis le 22 septembre, en effet, les forces du régime de Bachar Al-Assad ont lancé une offensive d'envergure sur Alep. Appuyée par les frappes de son allié russe, l'armée progresse rue après rue pour tenter de reprendre les quartiers rebelles de la ville. "Vladimir Poutine a renforcé ses bombardements", a dénoncé Jean-Marc Ayrault. Ce qui explique, selon lui, que le président russe ait refusé de venir s'entretenir avec François Hollande. "J'imagine que cela aurait été embarrassant pour lui. Nous étions favorables à discuter avec Vladimir Poutine de la situation en Syrie. Il a refusé de venir, c'est ça qu'il faut retenir. Et ça, je le regrette."

Les civils visés. Jean-Marc Ayrault a insisté sur la portée des frappes russes, alors que plusieurs ONG dénoncent le drame humanitaire qui se joue en ce moment en Syrie. "Quand [Vladimir Poutine] bombarde Alep, ce ne sont pas les terroristes qu'ils bombardent, c'est la population civile." Le ministre français a donc appelé Moscou à "s'unir" à la coalition internationale "pour combattre le terrorisme". Selon lui, la France joue un rôle limpide et n'a qu'un seul objectif : "elle est engagée de toutes ses forces contre le terrorisme, dans une coalition pour lutter contre Daech, Al-Nosra qui fait partie d'Al-Qaïda, ou Boko Haram."

Vers un dégel ? Pourrait-il y avoir un dégel des relations diplomatiques entre la Russie et les autres pays occidentaux ? Jean-Marc Ayrault a confirmé qu'il tentait d'organiser "un sommet des chefs d'État à Berlin" dans les prochaines semaines pour relancer les discussions. "Mais cela n'aura lieu que s'il y a des volontés d'avancer. Cela va dépendre de la bonne volonté des uns et des autres."