Attouchements, harcèlement sexuel et propositions déplacées : dans les coulisses d'un gala de charité londonien

Dorchester Hotel London crédit : Capture d'écran Google Street View - 1280
L'hôtel où s'est déroulé la soirée a assuré ne rien s'avoir de ces agissements (image d'illustration de l'hôtel) © Capture d'écran Google Street View
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M.R.
Lors d'un gala de charité réservé aux hommes, les hôtesses présentes pour animer la soirée ont du subir attouchements et propositions indécentes dont deux journalistes du "Financial Times" ont été elles-même témoins.

Deux journalistes britanniques n'ont pas eu besoin de plus de six heures pour recueillir les témoignages et assister elles-mêmes à des attouchements, harcèlement sexuel et propositions déplacées faites par l'élite britannique aux hôtesses de la soirée, rapporte le Financial Times mardi (en anglais).

Une soirée de charité réservée aux hommes. "Men only" (réservée aux hommes) et tenue de soirée de rigueur. Le ton est immédiatement donné. 360 hommes parmi les plus en vue de la sphère politique, financière et commerciale du Royaume-Uni sont rassemblés par le Presidents Club dans un des plus grands hôtels de Londres pour une soirée d'enchères pour de bonnes œuvres - comme c'est le cas depuis 33 ans. Les lots à remporter sont attractifs : un déjeuner avec Boris Johnson ou un tea time avec le gouverneur de la banque d'Angleterre. La soirée a permis de remporter deux millions de livres (soit 2,28 millions d'euros).

Des hôtesses pour animer la soirée. Mais ce succès n'est sans doute pas dû seulement à la générosité des donateurs. Pour animer la soirée, 130 hôtesses - dont le dress code prévoyait des vêtements moulants laissant apparaître leurs sous-vêtements et des hauts talons - ont été embauchées. Et leur tache semble avoir été de supporter les comportements déplacés voire répréhensibles de ces hommes malgré l'avertissement figurant dans la brochure distribuée aux participants : aucun participant ni membre du personnel ne doit être harcelé sexuellement, rapporte le Financial Times.

Des mises en garde claires. Une mention qui laisse penser que ces agissements étaient connus des organisateurs. D'ailleurs dès le recrutement, les futures hôtesses étaient prévenues des débordements probables des participants. Pourtant leur tenue, leur maquillage et leur coiffure devaient être "sexy". Des conditions déterminées par un accord de non-divulgation signé à la va-vite par les jeunes femmes juste avant le début de la soirée.

Plusieurs heures de calvaire pour les jeunes femmes. Une fois sur place, les hôtesses ont été régulièrement l'objet d'attouchements et de propositions déplacées. L'une d'entre elles a raconté avoir reçu plusieurs mains aux fesses, des caresses sur les hanches, le ventre et les jambes. Un invité se serait même jeté sur elle pour l'embrasser tandis qu'un autre l'a invitée à le rejoindre dans sa chambre à l'étage de l'hôtel londonien où se déroulait l'événement. Après les enchères, la soirée s'est poursuivie dans une autre salle et l'alcool a continué de couler à flots, également pour les hôtesses, dont le calvaire s'est parfois poursuivi jusque tard dans la nuit.

Des comportements "inacceptables". Après cette soirée, les journalistes du Financial Times ont contacté l'hôtel où le gala avait lieu et l'agence de recrutement des hôtesses afin de leur soumettre ces témoignages. Tous deux ont répondu qu'aucun fait de ce type ne leur avait été rapporté. Le Presidents Club a pour sa part assuré que de tels comportements étaient "inacceptables. Ces allégations feront l'objet d'une enquête complète et rapide et les mesures appropriées seront prises".