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Des explosions ont frappé mardi soir le terminal des vols internationaux de l'aéroport d'Istanbul. Trois kamikazes ont mitraillé des usagers et des policiers en faction, avant de se faire sauter, faisant de nombreuses victimes.
INTERVIEW

L’attentat qui a frappé dans la nuit de mardi l’aéroport d’Istanbul a fait au moins 41 morts, dont 13 ressortissants étrangers, et plus de 239 blessés. L’ombre du groupe Etat islamique plane sur l’attaque, même si pour l’heure aucune revendication n’a été formulée. En l’espace d’un an, la Turquie a été frappée par dix attentats.

Le double jeu d'Erdogan. Pour Ali Kazancigil, politologue franco-turc et directeur de la revue géopolitique Anatoli, ces attaques s’expliquent par les choix politiques maladroits du président turc. "Erdogan a fait une erreur stratégique énorme, parce qu’il est obsédé par l’éventualité d’une indépendance kurde en Turquie et en Syrie. Il a donné l’impression de demander à Daech d’attaquer les Kurdes. C’était une folie. Du coup, il y a eu des cellules djihadistes en Turquie même, et ils ont peut-être retourné un certain nombre de jeunes citoyens. Ces gens-là passent à l’action de temps en temps", explique ce spécialiste au micro d'Europe Midi. Il rappelle que quelques attentats ont toutefois été commis par des Kurdes radicalisés.

Une punition. "Le dernier attentat pourrait être une sorte de punition pour le rapprochement entre la Turquie et Israël", analyse Ali Kazancigil qui évoque l’amélioration des relations diplomatiques entre ces deux Etats stables au milieu du chaos qui frappe le Moyen-Orient ces dernières années.

Le même schéma qu'à Bruxelles. Pour autant, le groupe Etat islamique n’a jamais revendiqué aucune action en Turquie. Un silence face auquel les spécialistes n’ont pas d’explication, relève le politologue. Certaines attaques néanmoins, et notamment celle qui a frappé l’aéroport Atatürk, porte la marque de l’entité djihadiste : "C’est exactement une copie conforme de ce qui s’est passé à Bruxelles ; trois kamikazes, on tire sur les gens et on se fait exploser..."

 

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