Argentine : 48 condamnations, dont 29 à vie, pour les crimes de la dictature

procès dictature argentine
Jorge Eduardo Acosta, Alfredo Astiz et Georges Mario Daniel Arru. © AFP
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avec AFP , modifié à
Les accusés étaient jugés pour une série de crimes commis à l'époque à l'Ecole de mécanique de la Marine (ESMA), principal centre de tortures pendant la dictature argentine.

Quarante-huit anciens militaires argentins ont été condamnés mercredi à la prison, dont 29 à perpétuité, pour des crimes commis à l'Ecole de mécanique de la Marine (ESMA), principal centre de tortures pendant la dictature argentine (1976-1983). Les accusés étaient jugés pour une série de crimes commis à l'époque dans le cadre de l'ESMA : tortures de détenus politiques, exécutions illégales, vols de bébés - plusieurs dizaines de femmes ont accouché pendant leur détention - et les tristement célèbres "vols de la mort". Pour faire disparaître sans laisser de traces des personnes détenues à l'ESMA, située à Buenos Aires, les militaires les jetaient vivantes depuis des avions ou des hélicoptères dans la mer ou dans le Rio de la Plata.

Un procès gigantesque. Les 48 anciens militaires ont été condamnés à l'issue d'un procès géant, le plus important de l'histoire de la justice argentine, concernant 789 dossiers de crimes commis à l'ESMA et un total de 54 accusés, dont six ont été acquittés. Le tribunal a prononcé 29 peines de prison à vie et a condamné 19 autres accusés à des peines allant de 8 à 25 ans. Parmi ceux qui ont été condamnés à perpétuité figurent trois anciens militaires déjà condamnés à des peines de prison à vie lors de précédents procès sur les crimes de la dictature : Alfredo Astiz, 67 ans, Jorge Acosta, 76 ans, et Ricardo Cavallo, 66 ans.

Le 3e du genre. Il s'agit du troisième procès concernant des crimes commis à l'ESMA, par laquelle sont passés quelque 5.000 prisonniers pendant la dictature. Sur les 54 accusés, 16 avaient déjà été condamnés antérieurement. Depuis le début du procès en novembre 2012, onze accusés sont décédés et trois ont été exemptés pour raisons de santé. Quelque 800 témoins se sont succédé devant le tribunal fédéral numéro 5 de Buenos Aires, présidé par le juge Daniel Obligado.