Arabie saoudite : ouverture des premières élections ouvertes aux femmes

Nassima al-Sadah, candidate aux élections Arabie Saoudite, AFP
Nassima al-Sadah, candidate aux élections municipales. © AFP
  • Copié
CC avec AFP , modifié à
Pour la première fois de son histoire, l'Arabie saoudite organise samedi des élections ouvertes aux femmes, candidates et électrices.

Des opérations de vote ont commencé samedi en Arabie saoudite pour des élections municipales, le premier scrutin ouvert aux femmes (électrices et candidates) dans ce pays ultra-conservateur où elles restent soumises à de nombreuses restrictions. 

Un timide pas en avant vers l'égalité des sexes. Des électeurs ont commencé à entrer dans un bureau de vote du centre de Ryad vers 08h00 locales (05h00 GMT). Hommes et femmes doivent voter séparément en Arabie saoudite qui était le dernier pays au monde à dénier à ses citoyennes le droit de voter et de se présenter à des élections.

Un royaume ultra-conservateur. Interdiction de conduire, interdiction de travailler, interdiction de se marier sans l'accord d'un garant... royaume ultra-conservateur avec les femmes, l'Arabie saoudite était le dernier pays au monde à dénier à ses citoyennes le droit de vote. Elles sont à peine 900 saoudiennes à avoir osé postuler sur 7.000 candidats. Leurs campagnes électorales se sont apparentées à de véritables parcours de combattant. Elles ont du recourir à des porte-paroles masculins pour s'adresser à des hommes lors de réunions publiques, parce que la loi chariatique interdit la mixité dans les lieux publics. Elles ont du aussi se heurter aux conservateurs qui ont lancé de véritables campagnes de dénigrement sur les réseaux sociaux.

"Une évolution et non une révolution". Il ne faut donc pas s'attendre à un séisme électoral parce que la population saoudienne n'a tout simplement la culture des élections. Ici les femmes préfèrent parler "d'évolution et non de révolution".  Dans un contexte où moins d'un électeur sur dix est une femme, peu de Saoudiennes s'attendent ainsi à être élues. Certaines pourraient quand même entrer dans les conseils municipaux en y étant nommées par le pouvoir, un tiers des sièges étant pourvus par désignation.