Après les attentats, la Pologne refuse d'accueillir des immigrés

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CC avec AFP , modifié à
Après les attentats, la Pologne ne pourra pas respecter les accords européens de relocalisation d'immigrés, déclare le futur ministre aux Affaires européennes.

Après les attentats de Paris, la Pologne ne pourra pas respecter les accords européens de relocalisation d'immigrés, a déclaré samedi Konrad Szymanski, futur responsable aux Affaires européennes dans le gouvernement conservateur en cours de formation à Varsovie.

Szymansky lie les attentats "à la crise migratoire". "Les décisions, que nous avons critiquées, du Conseil européen sur la relocalisation des réfugiés et immigrés vers tous les pays de l'UE ont toujours la force de droit européen. (Mais) après les événements tragiques à Paris nous ne voyons pas la possibilité politique de les respecter", a-t-il déclaré sur un site internet de la droite polonaise. Selon le futur ministre, les attentats de Paris, qui s'inscrivent "directement" dans le contexte de la crise migratoire et des bombardements français des positions du groupe Etat islamique, marquent la nécessité de "revoir la politique européenne face à la crise migratoire". "La Pologne doit garder le contrôle complet de ses frontières, ainsi que de sa politique d'asile et de migrations", a-t-il insisté.

Un sentiment anti-migrants antérieur aux attentats. Le chef des conservateurs de Droit et Justice (PiS) victorieux des législatives, Jaroslaw Kaczynski, s'était toujours vigoureusement prononcé contre l'accueil des immigrés, proposant en échange une aide financière aux pays où ils se trouvent. Mi-octobre, jouant sur la peur de maladies que pourraient d'après lui apporter les migrants, il a parlé de "choléra qui sévit déjà dans les îles grecques", de "dysenterie à Vienne", ou encore de "toutes sortes de parasites qui chez ces gens peuvent ne pas être dangereux mais peuvent l'être pour les populations locales".