"Alternative facts" : la version des faits de l’administration Trump raillée dans le monde entier

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A gauche : l'investiture de Trump le 20 janvier ; à droite : l'investiture d'Obama en 2009. © Montage AFP
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Le porte-parole de la Maison-Blanche a contesté les chiffres des soutiens de Trump, lors de la journée d’investiture du président. Hilarité sur le net. 

Après avoir accusé un journaliste de CNN de propager des "fake news" lors de sa première conférence de presse, Donald Trump et son administration ont déniché un nouveau concept pour dénoncer les méthodes des médias : les "alternative facts". Explications.

Le message lunaire du dir com’ de la Maison-Blanche. Tout a commencé dimanche 22 janvier. Le directeur de la communication de la Maison-Blanche Sean Spicer pousse un coup de gueule après la polémique sur le nombre de personnes présentes lors de l’investiture de Donald Trump, deux jours avant. La foule présente ce jour-là  a été "la plus importante à avoir jamais assisté à une investiture dans le monde. Point barre", s’emporte-t-il. Sean Spicer n’a pas hésité non plus à accuser les journalistes présents sur place de mentir sur la fréquentation pour l’investiture de Donald Trump.

Les précisions de Sean Spicer : 

Kellyanne Conway aggrave les choses. La sortie de Spicer a tellement été moquée dimanche dernier que Kellyanne Conway, la conseillère de Donald Trump, a été obligée d’intervenir. Invitée à commenter la réaction de Sean Spicer, Kellyanne Conway a expliqué tranquillement que son collègue avait avancé des "faits alternatifs" pour mieux tordre le cou aux "choses fausses" proférées par les médias.

L'explication de texte de Kellyanne Conway : 

Mais le New York Times persiste et signe. Selon le journal, 160.000 personnes auraient assisté à l’investiture du 45e président des Etats-Unis à Washington. Le lendemain, 470.000 personnes, soit près de trois fois plus, se sont retrouvées pour la Women’s March.

Hilarité générale sur le net. Mais en essayant de voler au secours de Sean Spicer, Kellyanne Conway a en fait plus aggravé son cas qu’autre chose. Les "alternative facts" se sont très rapidement transformés en un hashtag pour mieux railler l’administration Trump. Et à ce petit jeu, la chanteuse Courtney Love s’est merveilleusement illustrée. "Je n’ai JAMAIS pris de drogues de ma vie ou juré en public ou fumé de cigarette #alternativefact", a-t-elle d’abord publié sur son compte Twitter.

"J’ai un timbre parfait et tout le monde s’accorde à dire que ma voix sonne comme celle d’une chanteuse d’opéra, peut-être Renée Fleming [soprano américaine, ndlr]", a-t-elle écrit dans un deuxième tweet.  

On a aussi bien aimé l’ironie du réalisateur Guillermo del Toro. "Je suis un prince nigérian ayant besoin d’un petit prêt. Mes énormes actifs sont gelés. Je vous enverrai un mail bientôt. Point final", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

Enfin, le Guardian s’est amusé à sa manière avec les "alternative facts". Le quotidien a simplement légendé une photo de deux chevaux avec une bonne dose de sarcasme : "un vaisseau spatial atterrit dans la New Forest [région d’Angleterre]".