Allemagne : Merkel défend sa politique d'accueil des réfugiés

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L'Allemagne a accueilli en 2015 1,1 million de réfugiés. © TOBIAS SCHWARZ / AFP
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avec agences , modifié à
La chancelière allemande a accordé dimanche une interview à la chaîne de télévision ARD.

La chancelière allemande Angela Merkel a défendu dimanche sa politique d'accueil des réfugiés et exclu d'imposer un quota annuel de demandeurs d'asile malgré les divisions suscitées par sa position au sein de son gouvernement.

"Foutu devoir". La chancelière allemande a insisté sur la chaîne télévisée ARD sur le fait qu'il n'y avait selon elle pas de "plan B" à l'accord conclu entre l'Union européenne et la Turquie pour réduire l'afflux de migrants. "Parfois, moi aussi je désespère. Certaines choses vont trop lentement. Il y a beaucoup d'intérêts contradictoires en Europe", a répondu Angela Merkel à une question d'ARD. "Mon foutu devoir et mon obligation est que cette Europe trouve un chemin ensemble", a-t-elle lâché avec une verve inhabituelle.

"Montrer notre humanité". La chancelière s'est dite déterminée à garder la porte ouverte pour les réfugiés qui veulent se rendre en Allemagne, malgré les réticences croissantes dans son propre camp. "Il y a tellement de violence et de souffrances à notre porte. Qu'est-ce qui est bon pour l'Allemagne à long terme ? Je crois que c'est préserver l'unité de l'Europe et montrer notre humanité", a-t-elle expliqué. De moins en moins populaire dans son pays, qui a accueilli 1,1 million de demandeurs d'asile l'an dernier, Angela Merkel espère que les discussions programmées entre les dirigeants européens et la Turquie le 7 mars, puis le sommet européen sur l'immigration des 18-19 mars permettront de sortir l'Europe de l'impasse et de la course au rétablissement des frontières.

L'Autriche ? Pas un modèle. Commentant la décision de l'Autriche d'imposer un plafond au nombre de demandeurs d'asile qui peuvent entrer chaque jour sur son territoire, la chancelière a répondu à ceux qui, au sein de son propre parti, l'incitent à faire de même. "Il n'y a aucune raison de croire que je pourrais résoudre le problème en fermant unilatéralement les frontières", a-t-elle insisté.