Alep : "Nous sommes totalement encerclés par les forces de Bachar"

A la boulangerie, les Aleppins font la queue en espérant pouvoir acheter une portion de pain.
A la boulangerie, les Aleppins font la queue en espérant pouvoir acheter une portion de pain. © KARAM AL-MASRI / AFP
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Les 200.000 habitants de la zone rebelle craignent la famine et manquent déjà d’eau.

Alep est une ville assiégée. Depuis le week-end dernier, l’armée de Bachar Al-Assad s’est déployée tout autour de la ville, encerclant les quartiers contrôlés par les rebelles. Au moins de 200.000 habitants sont pris au piège. Le manque d’eau et de nourriture se fait déjà sentir.

"Personne ne peut fuir Alep". "Nous sommes totalement encerclés par les forces de Bachar al-Assad. Personne ne peut sortir de la ville, même en se faufilant ou en essayant de payer les soldats", raconte Ismaël, un opposant à Bachar Al-Assad, joint par Europe 1. "Personne ne peut fuir Alep. La situation n’a jamais été aussi catastrophique. Nous avons tellement peur", confie-t-il.

Depuis quelques jours, les étales sont vides. Le dernier axe d'approvisionnement des rebelles, la route du Castello, a été coupé par l’armée syrienne. Elle s’est emparée de la totalité de cette route le week-end dernier, isolant complètement Alep-Est et faisant craindre un long siège.

" Ils descendent dans la rue, dans l’espoir de trouver un peu de farine et  même de l’eau potable "

"Si ça continue, nous allons mourir de faim !", s’inquiète Ismaël. "La population essaie de trouver de la nourriture, mais le marché est fermé. Nous n’avons plus de légume. Les gens sont désespérés. Ils descendent dans la rue, dans l’espoir de trouver un peu de farine et  même de l’eau potable".

Les risques de famine et de pénurie générale s'accroissent de jour en jour. Selon les Nations unies, près de 600.000 personnes vivent dans des zones assiégées en Syrie, dans la plupart des cas par le régime, sans accès à la nourriture ni à une aide médicale.

Une victoire de Bachar à Alep : un coup dur. Dans le ciel d’Alep, ville symbole de la rébellion, les avions de l’armée syrienne poursuivent leurs raids meurtriers. "Quinze personnes ont encore été tuées il y a deux jours par les bombardements", raconte Ismaël. En cinq ans, 280.000 Syriens ont perdu la vie.

Outre la peur de la famine, la chute d’Alep aux mains de l’armée syrienne serait un terrible coup dur pour les rebelles. Depuis le début du conflit y a cinq ans, cette ville a toujours été le fief de l’opposition. Une victoire de Bachar Al-Assad à Alep marquerait un tournant dans la guerre en Syrie.