Affaire Khashoggi : les enquêteurs turcs fouillent le consulat une seconde fois, Trump nie couvrir les alliés saoudiens

consulat saoudien, Istanbul, fouilles crédit : OZAN KOSE / AFP
Le consulat saoudien d'Istanbul a été fouillé pour la deuxième fois, dans le cadre de l'enquête sur la disparition du journaliste Jamal Khashoggi. © OZAN KOSE / AFP
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avec AFP
Le consulat saoudien d'Istanbul a été fouillé une deuxième fois mercredi par les autorités turques après la disparition suspecte du journaliste dissident Jamal Khashoggi. Malgré des accusations de torture et de meurtre envers le régime de Ryad, Donald Trump reste prudent et se défend de couvrir ses alliés saoudiens.

Une équipe d'enquêteurs turcs a fouillé mercredi la résidence du consul d'Arabie saoudite à Istanbul dans le cadre de l'enquête sur la disparition du journaliste Jamal Khashoggi, mais également le consulat, déjà perquisitionné cette semaine. Par ailleurs, le président Donald Trump a nié mercredi chercher à couvrir les alliés saoudiens des États-Unis dans cette affaire.

Une disparition suspecte. Jamal Khashoggi, collaborateur du Washington Post, est porté disparu depuis son entrée au consulat de son pays pour des démarches administratives le 2 octobre. Ryad est soupçonné de l'y avoir fait assassiner, mais les autorités saoudiennes démentent. 

Une seconde fouille du consulat. Mercredi, vers 16h40, une quinzaine de personnes a commencé à fouiller la résidence du consul Mohammad Al-Otaibi, qui selon les médias turcs était présent au consulat quand l'assassinat supposé de Jamal Khashoggi a eu lieu. Cette perquisition aurait dû avoir lieu la veille, mais a été reportée, les autorités saoudiennes invoquant la présence de la famille du consul, qui a lui quitté le pays mardi, selon le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu. Les enquêteurs ont quitté la résidence vers 1h30, mais une partie d'entre eux s'était rendue dans la soirée au consulat tout proche pour une seconde fouille, qui se poursuivait dans la nuit.

"Je ne couvre pas du tout" les Saoudiens, se défend Trump. De son côté, Donald Trump a assuré mercredi à des journalistes à la Maison-Blanche : "Je ne couvre pas du tout" les Saoudiens. "Je veux juste savoir ce qui se passe", a-t-il ajouté, disant s'attendre à ce que la vérité éclate "d'ici à la fin de la semaine", alors que sont publiés dans la presse des détails effroyables sur le possible assassinat.

Un prochain indice de la position américaine devrait venir de la décision du secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, qui a promis de décider jeudi, "sur la base du rapport du secrétaire d'État Mike Pompeo" de retour d'Arabie saoudite, s'il se rend ou non à une conférence économique organisée à Ryad et boycottée par un nombre croissant de personnalités.

D'importants liens diplomatiques, militaires et commerciaux entre l'Arabie saoudite et les États-Unis. Signe de la complexité du dossier pour les États-Unis, Donald Trump a souligné les énormes intérêts stratégiques qui lient les États-Unis à l'Arabie saoudite. Il a déclaré que Washington avait besoin du royaume sunnite dans la lutte contre le terrorisme et contre l'Iran chiite. Et il a insisté une nouvelle fois sur la coopération militaire et sa dimension économique, soucieux, dit-il, de ne pas perdre "un énorme contrat" d'armement qu'il chiffre à 110 milliards de dollars - même si l'essentiel des ventes ne s'est pas encore concrétisé.

 

Un dernier édito de Jamal Khashoggi. Le Washington Post, pour lequel écrivait parfois Jamal Khashoggi, résident américain permanent, a accusé Donald Trump et son gouvernement de mener une "opération de nettoyage diplomatique" pour préserver MBS. Le journal a d'ailleurs publié mercredi ce qu'il présente comme la dernière contribution de Jamal Khashoggi, un texte dans lequel le journaliste évoque sur le manque de liberté de la presse dans le monde arabe. "Hélas, cette situation ne changera probablement pas", déplore le journaliste dans cet éditorial transmis au quotidien par son traducteur au lendemain de sa disparition.