143 millions de "migrants climatiques" potentiels d'ici 2050

La baisse des récoltes en Ethiopie pourrait favoriser les migrations climatiques, illustre la Banque mondiale.
La baisse des récoltes en Ethiopie pourrait favoriser les migrations climatiques, illustre la Banque mondiale. © ROBERTO SCHMIDT / AFP
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avec AFP
Alors que le changement climatique est devenu un "moteur de migration", la Banque mondiale estime que 140 millions de personnes vont migrer d'ici 30 ans pour en fuir les effets. 

Plus de 140 millions de personnes pourraient migrer d'ici 2050 dans trois régions du monde en développement pour fuir les effets du changement climatique tels que la baisse de la production agricole, la pénurie d'eau et la hausse du niveau de la mer, prévient la Banque mondiale. Dans un rapport publié lundi, celle-ci a chiffré à 86 millions les "migrants climatiques" potentiels en Afrique subsaharienne, à 40 millions en Asie du Sud et à 17 millions en Amérique latine si rien n'est fait d'ici cette échéance. "Chaque jour, le changement climatique devient une menace économique, sociale et existentielle plus forte", a commenté Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale. 

Un "moteur de migration". "Nous le constatons dans les villes confrontées à des crises de l'eau sans précédent, dans les régions côtières expérimentant la vague de tempêtes destructives, dans les régions agricoles qui ne peuvent plus produire de cultures essentielles", a-t-elle expliqué. Elle souligne que de manière irrésistible, le changement climatique est devenu "un moteur de migration", contraignant des individus, des familles et même des communautés entières à chercher des endroits plus viables.

Des solutions possibles. Les migrations climatiques internes au sein d'une même région sont déjà une réalité et ces "migrants climatiques" s'ajouteraient aux millions de personnes déjà déplacées pour des raisons politiques, économiques ou sociales. Pour autant, on peut éviter que ces déplacements de populations liés au changement climatique ne dégénèrent en crise humanitaire et ne menacent le développement de certains pays, estime l'institution basée à Washington. Les chercheurs avancent que leur nombre pourraient ainsi être réduits jusqu'à 80%, si les politiques agissaient "sur plusieurs fronts" en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, en intégrant ces déplacements de populations dans les plans de développement ou en investissant pour mieux comprendre les processus de migration climatique interne.