126 ans après, Jack l’éventreur démasqué par l'ADN

Aaron Kosinski alias Jack l’Éventreur a été démasqué.
Aaron Kosinski alias Jack l’Éventreur a été démasqué. © Capture d'écran Youtube
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ÉVENTREUR ÉVENTÉ - Grâce à des prélèvements ADN, un détective amateur aurait identifié le meurtrier qui se cache derrière le mythe "Jack the Ripper".

126 ans plus tard. Voilà plus d’un siècle que l’identité du mystérieux "Jack the Ripper" alimente tous les fantasmes. 126 ans précisément, 126 ans qui ont propulsé cette affaire de meurtres de prostituées qui passionna le Royaume-Uni en 1888 en un mythe à l’origine de nombreux livres et films. Avant d’être portée à l’écran, l’affaire Jack l’Eventreur a d’abord passionné les fins limiers et autres détectives privés, avides de résoudre le mystère de l’identité du meurtrier de l’underworld londonien.

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Un châle pour débloquer le cold case. L’un d’entre eux y serait finalement parvenu, comme le rapporte le Daily Mail. Un peu trop tard pour confondre le coupable certes, mais l’histoire de la résolution de ce "cold case" vaut son pesant d’or. Tout commence lorsque Russel Edwards, un homme d’affaires britannique, décide en mars 2007 d’acheter aux enchères le châle porté à l’époque par Catherine Eddowes, l’une des victimes du tueur. A ce moment, Russel Edwards, qui relate son aventure dans les colonnes du Daily Mail, est loin de se douter que cet achat le mènerait sur la piste du tueur : "Je n’avais absolument pas idée que cette étole me mènerait à la résolution d’une des affaires de meurtre les plus mystérieuses de tous les temps."

>> La vidéo explicative de Russel Edwards (en anglais)

C’est en voulant s’assurer de l’authenticité du tissu qu’il se prend au jeu. Il reçoit d’abord une lettre de son ancien propriétaire, David Melville-Hayes, lui assurant qu’il ne s’est pas fait avoir. En effet, il tenait cette étole de son aïeul, officier de police chargé de l’affaire à l’époque. Le châle aurait été transmis de génération en génération dans la famille, et ce sans jamais être lavé.

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Les marguerites de Saint-Michel. Mais à mieux y regarder, Russel Edwards doute que Catherine Eddowes, la prostituée victime de l’éventreur, ait pu s’offrir une pièce aussi finement réalisée. En effet, "elle était si pauvre qu’elle avait placé en gage ses chaussures le jour-même", précise l’enquêteur en herbe. Mieux, il s’attarde sur un détail de la broderie : des marguerites, symbolisant la fête de Saint-Michel, largement célébrée à l’époque victorienne. Saint-Michel était célébré le 8 novembre chez les orthodoxes, et le 29 septembre chez les chrétiens, soit les dates correspondantes aux jours où Mary Kelly, Elizabeth Stride et Catherine Eddowes ont été tuées.  

Eddowes

© Reuters

Le barbier fou de Whitechapel. Autre détail qui inspire Russel Edwards, une discussion qu’il tient avec Alan Mc Cormack, l’officier de Scotland Yard chargé du musée du crime de la vénérable institution. Il affirme que les enquêteurs de l’époque, leur chef Donald Swanson le premier, ont toujours été convaincus de l’identité de Jacques l’Eventreur. Parmi les suspects, tous pensaient voir en Aaron Kosminski le coupable idéal. Cet homme, enfermé pour démence quelques temps après les meurtres de Jack l’Eventreur, était barbier à Whitechapel, le quartier de Londres où les crimes ont été perpétrés.

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Traces de sperme et ADN mitochondriale. Cette conversation attise la curiosité d’Edward, qui contacte alors le docteur Jari Louhelainen, l’un des meilleurs criminologues, expert en génétique, qui découvre des traces de sperme  jusque là jamais identifiées. Le hic, c’est que la police ne prélevait évidemment pas l’ADN génomique des suspects en 1888. Jari Louhelainen utilise donc l’ADN mitochondriale, qui se transmet par la mère. Après de longues recherches, les deux détectives du dimanche parviennent à retrouver une descendante de la sœur d’Aaron Kominski qui joue le jeu. Le test ADN donne un "perfect match", ce sont bien les deux mêmes ADN ! Sept ans après, Russel Edwards a mené à bien sa mission : voilà l’identité de Jack l’Eventreur éventée.